La ville de Londres connaît depuis le jeudi 18 août d’importantes grèves entraînant la paralysie des transports en communs.

Les transports en communs londoniens sont pratiquement interrompus depuis jeudi matin en raison des grèves des réseaux de transports publics. De sérieuses perturbations des lignes de métros et de bus sont attendues ce week-end avec des appels à la grève qui se font de plus en plus nombreux.

Ces protestations s’inscrivent dans un contexte d’inflation sans précédent frappant le Royaume-Uni, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Pour la première fois depuis 40 ans, l’inflation a franchi le seuil symbolique des deux chiffres atteignant 10,1% pour le mois de juillet, selon l’Office national des statistiques (ONS), par rapport à l’année précédente. Ces hausses de prix sont directement liées à la dépendance gazière envers la Russie qui perturbe les approvisionnements à destination de l’Occident depuis l’invasion ukrainienne, sans compter les perturbations et pénuries liées au Covid-19 et au Brexit.

Dans ce contexte, le métro était pratiquement interrompu vendredi 19 août avec d’importantes perturbations la journée et une interruption totale le soir. Les bus et les trams avaient réduit considérablement leurs services et d’importants retards ont été observés.

L’entrée déserte d’une station de métro

 

Le mouvement ne fera que s’intensifier davantage durant le week-end avec la globalité des transports en communs totalement interrompus, à l’exception de certaines lignes de métros qui assureront un service réduit pour les urgences.

Les stations de métros de Holborn et de Covent Garden étaient, samedi, totalement fermées au public tout au long de la journée (notre photo). D’autres stations comme celle de South Kensington par exemple, fonctionnait jusqu’à 18h à service très réduit : un train toutes les 20 à 30 minutes environ contre 2 minutes en temps normal.

Revendiquant une revalorisation de leurs salaires, les employés du TFL (Transport For London) ont mis en garde le gouvernement contre "une grève ouverte" si leurs demandes n’étaient pas prises en compte. Ils ont affirmé avoir "soumis une proposition très intéressante au gouvernement", tout en réassurant qu’ils sont "ouverts à toute négociation".

L’inflation qui affaiblit considérablement le pouvoir d’achat des Britanniques a entraîné un des mouvements de grève les plus importants depuis des décennies, rappelant quelque peu l’ère thatchériste. C’est en quelque sorte un retour dans l’histoire pour les grévistes qui revivent les évènements de 1984-1985, la grève des mineurs britanniques mobilisant alors 80 000 personnes.

Un passant interrogé dans la rue a estimé que "l’expérience de 1984-1985 est en passe de reprendre si le nouveau Premier ministre ne trouve pas de solution à la crise". Il a ensuite rappelé que "même si le contexte est similaire, la grande différence est que nous n’avons pas une personnalité comme Margaret Thatcher à la tête de l’État, capable de redonner un nouveau souffle à un Royaume-Uni qui agonise".