Six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le pays fête l’anniversaire de son indépendance vis-à-vis de l’URSS. Ces festivités interviennent dans un contexte de fortes tensions, des explosions ayant retenti dans plusieurs villes du pays.  Le président Zelensky a rendu hommage aux soldats ukrainiens tués en déposant des bouquets  aux couleurs du drapeau national devant un mémorial du centre de Kiev, avant d’assister à un rassemblement dans la cathédrale Sainte-Sophie.

Des membres ukrainiens de la garde d’honneur assistent à une cérémonie marquant le jour du drapeau national de l’Ukraine, dans la ville  de Lviv, le 23 août 2022. (AFP)

 

Six mois jour pour jour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mercredi que son pays se battrait " jusqu’au bout " pour reconquérir tout son territoire, dans un discours à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance ukrainienne vis-à-vis de l’URSS.

En ce jour symbolique, le président américain Joe Biden a confirmé l’octroi d’une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, la plus importante des États-Unis depuis le début du conflit le 24 février, pour lui permettre " d’acquérir des systèmes de défense aérienne, des systèmes d’artillerie et des munitions (…) ainsi que des radars ".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la première dame Olena Zelenska rendent hommage aux victimes du conflit qui fait rage en Ukraine depuis six mois. A l’occasion du Jour de l’Indépendance, le président et son épouse se sont rendus au " Mur des héros " sur la place Mykhaylivska pour y déposer des fleurs avant de participer à un service religieux dans la cathédrale Sainte-Sophie pour prier pour l’Ukraine.

 

Les États-Unis " sont déterminés à soutenir le peuple ukrainien (…). Dans le cadre de cet engagement, je suis fier d’annoncer notre plus grande tranche d’assistance sécuritaire à ce jour : environ 2,98 milliards de dollars d’armes et d’équipement ", a-t-il annoncé.

Ce Jour de l’indépendance intervient dans un contexte de forte tension, l’Ukraine redoutant de possibles " provocations russes répugnantes ".

" Nous allons nous battre pour (notre terre) jusqu’au bout ", a déclaré le chef de l’État ukrainien en précisant qu’il s’agissait de " l’Ukraine toute entière (…) sans aucune concession ni compromis ", englobant le bassin du Donbass (est), en partie aux mains des séparatistes soutenus par Moscou depuis 2014, et la Crimée, annexée par la Russie la même année.

Des drapeaux des forces armées ukrainiennes et le drapeau national de l’Ukraine sont hissés au-dessus de Kiev par des drones pour célébrer le Jour de l’indépendance, fête nationale ukrainienne, tout pile six mois après le début de l’invasion russe, le 24 février.

 

Après un semestre de guerre, des dizaines de milliers de morts et d’immenses destructions, cet anniversaire de l’indépendance acquise en 1991 vis-à-vis de l’URSS ne donnera pas lieu à festivités.

Le président et son épouse ont rendu hommage aux soldats ukrainiens tués en observant une minute de silence et déposant des bouquets jaune et bleu – aux couleurs du drapeau national – devant un mémorial du centre de Kiev, avant d’assister à un rassemblement dans la cathédrale Sainte Sophie, auquel les chefs des principales confessions religieuses ont participé.

Les autorités de Kiev, où des sirènes anti-aériennes ont retenti dans la matinée, ont interdit tout rassemblement public de lundi à jeudi dans la capitale, et dans le nord-est, le gouverneur de la région de Kharkiv a ordonné un couvre-feu de mardi soir à jeudi matin.

A l’occasion de la fête de l’indépendance de l’Ukraine, et dans un contexte de guerre, les couleurs du drapeau ukrainien sont projetées sur la façade du Parlement européen, à Bruxelles.

 

Dans les premières heures de ce 24 août, des explosions ont retenti dans plusieurs villes, comme Kharkiv, Zaporijjia et Dnipro (centre), selon les autorités locales.

" C’est triste à dire mais les gens ont commencé à s’habituer, ils essaient de continuer à vivre de la même façon ", raconte Mykola, un soldat de 33 ans rencontré à Mykolaïv, une ville du sud du pays sur laquelle les missiles pleuvent quotidiennement.

Depuis le retrait des forces russes des environs de Kiev fin mars, l’essentiel des combats s’est concentré dans l’est, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige, et dans le sud, où les troupes ukrainiennes disent mener une contre-offensive, également très lente. La Russie continue cependant régulièrement de viser les villes ukrainiennes à l’aide de missiles de longue portée, même si Kiev et ses environs sont rarement touchés.

Un soutien international réaffirmé
Le président Volodymyr Zelensky a assuré mercredi que son pays se battrait " jusqu’au bout " pour reconquérir tout son territoire, dans un discours à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance ukrainienne. (AFP)

 

Allié de Moscou, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui a ouvert le territoire de son pays aux troupes russes pour qu’elles lancent l’assaut sur l’Ukraine en février, a néanmoins adressé mercredi un message de félicitation au peuple ukrainien pour sa fête nationale, lui souhaitant " un ciel pacifique " et appelant à un " renforcement des contacts amicaux ".

" Il semble que Loukachenko croit vraiment que le monde ne remarque pas sa participation active aux crimes contre l’Ukraine ", a rétorqué sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak, en dénonçant une " bouffonnerie " et un message " cynique " qui " aura des conséquences ".

De leur côté, les Européens avaient réaffirmé leur soutien à Kiev mardi lors du sommet de la " plateforme de Crimée ", pré-existante à l’invasion du 24 février et réunissant les principaux alliés de l’Ukraine.

Équipements militaires russes saisis exposés dans la rue Krechtchaty, à Kiev, alors que l’Ukraine marque les six mois de guerre avec la Russie. (AFP)

 

Le président français Emmanuel Macron a adressé mercredi un nouveau message de soutien aux Ukrainiens, en affirmant qu’ils pouvaient " être fiers " de leurs 31 années d’indépendance et de leur " résistance exceptionnelle " face à l’armée russe depuis six mois.

" Nous nous mobilisons aujourd’hui et nous nous mobiliserons demain pour aider à la résistance militaire de l’Ukraine et des Ukrainiens, et aussi pour aider demain à reconstruire ", assure-t-il dans un message vidéo.

Le risque d’un désastre nucléaire toujours présent
La Russie et l’Ukraine se sont accusées à nouveau mutuellement mardi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, de mettre en péril la centrale nucléaire de Zaporijjia.

 

À Rome, dénonçant une nouvelle fois la " folie de la guerre ", le pape François a appelé mercredi à " écarter le risque d’un désastre nucléaire à Zaporijjia ", la centrale nucléaire du centre de l’Ukraine que Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de mettre en péril.

La veille, le secrétariat général de l’ONU avait appelé les belligérants à cesser toute activité militaire autour du site, tandis que Moscou et Paris évoquaient une inspection par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, et celui de l’Agence atomique russe Rosatom Alexeï Likhatchev, se sont rencontrés mercredi à Istanbul pour discuter d’une telle inspection, selon l’agence russe.

À la demande notamment de Washington, Paris et Londres, une autre réunion du Conseil de sécurité est prévue mercredi matin pour marquer les six mois de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Avec AFP