La Maison Blanche a rendu public ce lundi 6 décembre son premier plan anti-corruption élaboré par l’administration Biden-Harris. La corruption est considérée comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis et le président Joe Biden en a fait un cheval de bataille.

Selon le communiqué diffusé à cette occasion, des réponses à la corruption transnationale sont sur la table, notamment en prenant des mesures supplémentaires pour réduire la capacité des acteurs corrompus à avoir recours aux systèmes financiers américains et internationaux utilisés pour le blanchiment d’argent.

Le 3 juin 2021, le président Biden avait déclaré que la corruption constituait une menace pour la démocratie. Sont également évoqués dans le communiqué, des mesures pour prévenir la corruption, une lutte accrue contre le financement illicite, ainsi qu’une action pour renforcer les capacités des militants, journalistes d’investigation et autres personnes en première ligne qui s’emploient à dénoncer les actes de corruption.

Le plan global sera transversal, impliquant les principaux départements et agences du gouvernement fédéral, notamment par le biais des organes de coordination des départements d’État, du Trésor et du Commerce, et de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Parmi les points clés de ce plan, le lancement d’une nouvelle initiative pour impliquer les pays partenaires dans la détection et l’arrêt de la corruption transnationale.

Le communiqué met en exergue le cas de l’ex-président gambien Yahyah Jammeh. Les mesures prises contre Jammeh par les Etats-Unis illustrent cette nouvelle approche impliquant plusieurs institutions américaines. "Jammeh a obtenu des millions de dollars grâce à des détournements de fonds et des pots-de-vin, et a conspiré avec des membres de sa famille pour utiliser des sociétés écrans pour blanchir des produits illicites, notamment en achetant un manoir de plusieurs millions de dollars à Potomac, dans le Maryland", précise le communiqué. "En 2017, le Trésor a utilisé le décret exécutif 13818, qui s’appuie sur le Magnitsky act, ainsi que la section 7031 de la loi sur les crédits du Département d’État, des opérations étrangères et des programmes connexes, gelant ainsi ses avoirs et bloquant les visas pour lui et sa famille".

Les Etats-Unis souhaitent également établir un programme de récompenses aux acteurs qui permettent d’identifier et de récupérer les avoirs volés liés à la corruption d’un gouvernement étranger, qui sont détenus dans des institutions financières américaines.