Israël demande depuis lundi aux pays qui achètent ses technologies informatiques de s’engager à en faire usage uniquement pour lutter contre " le terrorisme et les crimes graves ", après l’affaire du logiciel espion Pegasus.

" Les définitions des crimes graves et des actes terroristes ont été affinées afin d’éviter de brouiller les frontières ", a indiqué dans un communiqué l’Agence de contrôle des exportations militaires, qui dépend du ministère israélien de la Défense.

Lundi, cette agence a mis à jour la " déclaration des utilisateurs finaux " que tout Etat doit signer pour acquérir des produits informatiques israéliens servant à la collecte d’informations et de renseignements.

Selon cette dernière, il s’agit, entre autres, " d’actes qui visent à menacer une population et peuvent entraîner la mort, des blessures, des prises d’otages ".

La déclaration mentionne également dans quels cas il est interdit d’utiliser un système informatique, mais aussi les sanctions à l’encontre des pays qui enfreindraient ces règles.

" L’Etat d’Israël aura le droit, à tout moment, de révoquer ou de suspendre la licence d’exportation pouvant entraîner l’arrêt du système, ou d’imposer des limitations sur son utilisation ", indique le document consulté par l’AFP.

Le groupe israélien de cybersécurité NSO s’est retrouvé exposé cet été après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que son logiciel Pegasus aurait permis d’espionner les numéros de journalistes, d’hommes politiques, notamment le président français Emmanuel Macron, des militants et des chefs d’entreprises de différents pays.

Une fois installé dans un téléphone mobile, Pegasus permet d’accéder aux messageries et données de l’utilisateur, mais aussi d’activer l’appareil à distance à des fins de captation de son ou d’image.

Le logiciel Pegasus ne peut être vendu qu’à des Etats, et ces ventes doivent obtenir le feu vert d’une commission spéciale du ministère israélien de la Défense responsable de l’approbation des ventes d’armes.

Selon le quotidien Washington Post et l’agence Reuters, Pegasus a été utilisé pour infiltrer les smartphones d’au moins neuf employés du département d’Etat basés en Ouganda ou travaillant principalement sur des problématiques liées à l’Afrique de l’Est.

Début novembre, les Etats-Unis ont placé la société NSO sur leur liste noire des entreprises menaçant la sécurité d’Etat.

AFP

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