Les Britanniques qui se sont déplacés pour un dernier adieu à Elizabeth II ont eu la satisfaction de voir Charles III et le prince William se joindre à eux samedi 17 septembre. Le bain de foule, plutôt improvisé, en a surpris plus d’un. Les funérailles de feu la reine sont prévues pour le 19 septembre.

 

Le roi Charles III et son héritier le prince William se sont offerts samedi un bain de foule surprise auprès des Britanniques qui affrontent des kilomètres de queue pour s’incliner devant le cercueil d’Elizabeth II avant les funérailles prévues lundi.

Les heures sont désormais comptées pour se recueillir devant la dépouille – dans son cercueil clos, surmonté de la somptueuse couronne impériale – de la souveraine, très populaire jusqu’à sa mort, à l’âge de 96 ans et après plus de 70 ans de règne.

Funérailles du siècle

À deux jours des " funérailles du siècle ", pour lesquelles les dignitaires étrangers ont commencé à affluer, le temps d’attente dans la file le long de la Tamise jusqu’à Westminster Hall à Londres, avant de voir le cercueil, dépassait 16 heures samedi après-midi.

Royaume-Uni

Accompagné du prince William, le nouveau souverain est venu pendant une vingtaine de minutes à la rencontre de la foule qui défile depuis mercredi soir. Il a échangé quelques mots et serré des mains, comme il l’a fait à plusieurs reprises lors de la tournée l’ayant emmené toute la semaine à travers les quatre nations constitutives du Royaume-Uni, de Belfast à Cardiff.

 

 

" J’ai vu le roi ! Nos regards se sont croisés ! ", jubile Geraldine Potts-Ahmad, en larmes. " Il va devenir le meilleur roi ", affirme la femme cinquantenaire, encore sous le coup de l’émotion.

Sous les cris de " I love you William! ", le très populaire héritier du trône, resté plus longtemps, a remercié les gens dans le public, s’inquiétant pour l’état de leurs pieds.

Celui qui porte désormais le titre de prince de Galles se joindra samedi soir aux sept autres petits-enfants de la reine – dont son frère Harry, avec qui les relations sont notoirement difficiles – pour une veillée du cercueil de la défunte reine.

Un évènement plus imposant que les Jeux Olympiques

En retrait de la monarchie depuis son départ fracassant en Californie, Harry pourra exceptionnellement porter l’uniforme. C’était le cas vendredi soir pour son oncle Andrew, devenu un paria depuis un scandale sexuel, lors de l’émouvante " veillée des princes " réunissant les quatre enfants d’Elizabeth II – Charles, Anne, Andrew et Edward.

Londres se prépare fébrilement à ses premières obsèques d’État depuis celles de Winston Churchill en 1965. Pour la police, l’événement s’annonce encore plus imposant que les Jeux Olympiques qui avaient eu lieu à Londres en 2012 — avec cette fois à peine quelques jours pour se préparer.

Certains ont déjà planté leur tente sur les trottoirs autour de Westminster pour être aux premières loges.

Le public a jusqu’à lundi matin 06H30 (05H30 GMT) pour rendre un dernier hommage à la souveraine, ultimes adieux dans le recueillement, parfois les larmes, pour une souveraine devenue un symbole d’unité et de stabilité lors de son règne, d’une longueur record dans l’Histoire du Royaume-Uni.

" C’était si émouvant, avec une ambiance vraiment agréable, paisible et calme. La queue a été longue mais ça avait des airs de célébration. On s’est fait de supers amis ", confie à l’AFP Jenna O’Sullivan, 36 ans, après une attente de 14 heures pour enfin voir le cercueil.

" C’était très digne, d’un calme absolu. Le fait que l’on puisse se concentrer, sans que personne brandisse les téléphones, c’était tellement agréable ", souligne Alison Whitham, 54 ans.

Royaume-UniLes dirigeants des pays du Commonwealth reçus

Rare incident dans les hommages continus : un homme a été arrêté vendredi soir après avoir quitté la queue et s’être approché du cercueil, ont rapporté les autorités.

Avant les obsèques grandioses à l’Abbaye de Westminster, Charles III reçoit samedi les Premiers ministres des 14 royaumes du Commonwealth, dont Justin Trudeau (Canada), Jacinda Ardern (Nouvelle-Zélande) et Anthony Albanese (Australie).

Les dirigeants de l’organisation, à laquelle Elizabeth II était très attachée mais qui est secouée par les tentations républicaines de certains membres, dans les Caraïbes notamment, devraient avoir l’occasion d’aller se recueillir devant le cercueil.

Dimanche après-midi, Charles III, devenu roi à 73 ans, accueillera les chefs d’État invités aux funérailles pour une réception.

Lundi matin, une procession accompagnera le cercueil de sa mère jusqu’à l’Abbaye de Westminster où se tiendront les funérailles, à 10H00 GMT.

Quelque 2000 invités, dont plusieurs centaines de dirigeants du monde entier, des têtes couronnées, mais aussi d’anonymes décorés pour leur engagement associatif, assisteront à la cérémonie.

Le président américain Joe Biden, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, l’empereur du Japon, ou encore le président français Emmanuel Macron sont attendus.

Après une dernière procession, Elizabeth II sera inhumée dans l’intimité dans la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, à l’ouest de Londres, auprès de son père le roi George VI et de son époux le prince Philip.

Avec AFP