Le lundi 19 septembre 2022 représente un jour hautement symbolique pour le Royaume-Uni. C’est la fin d’une période que Sir Winston Churchill avait baptisé, 70 ans auparavant, la " nouvelle ère élisabéthaine ". Ayant accédé au trône à l’âge de 26 ans uniquement, la reine Elizabeth II devient rapidement un symbole, voire l’emblème de son pays. Elle se fit remarquer par son élégance, sa grâce, sa continuité, sa longévité, la stabilité qu’elle apportait au Royaume et surtout son sens de l’humour à la British. Le 8 septembre dernier, c’est une nation endeuillée, pleurant une souveraine exceptionnelle, mais aussi une mère ou une grand-mère qui a toujours été aux côtés de son peuple. Le Royaume-Uni, les pays du Commonwealth et le monde entier se retrouvent aujourd’hui orphelins, ayant perdu " la mère de la nation britannique ", selon la chaine britannique BBC.

 

 

C’est un hommage digne des services qu’elle a rendus les 70 dernières années que la reine Elizabeth II a reçu depuis maintenant 11 jours. Dès l’annonce de sa mort, des centaines de milliers de personnes ont afflué devant Buckingham Palace pour lui rendre hommage et déposer des gerbes de fleurs. Une atmosphère pesante, une population bouleversée, des journalistes rapportant en direct le décès de la monarque les larmes aux yeux, des enfants, des adultes, des grands-parents : toute la population unie en l’honneur de Sa Majesté. " On a tous grandi avec elle, appris à la connaître, nous nous sommes habitués à sa discrétion, mais également à son humour, à son sérieux, mais aussi à son sourire, et nous sommes aujourd’hui démunis d’une partie de leur quotidien ", estime un admirateur.

 

 

Le lundi fut un jour particulièrement douloureux pour les Britanniques. Leur souveraine, qu’ils aiment et admirent tant, réalise son tout dernier voyage à Londres et rencontre une toute dernière fois ses sujets qui l’acclament. La majestueuse cérémonie à l’abbaye de Westminster, suivie d’impressionnants défilés accompagnant le cercueil de la monarque, concluent le plus long règne de l’histoire de la monarchie anglaise.

Le décès de la reine bouleverse considérablement les équilibres et les bases de stabilité qu’elle a pu établir durant les 70 dernières années. Si, durant son règne, le peuple était très attaché à la monarchie, certaines personnes rendant hommage à la défunte devant Buckingham Palace m’ont avoué qu’ils ressentaient un attachement considérable à la personne d’Elizabeth II qu’au système monarchique dans son ensemble. D’ailleurs, au niveau plutôt politique, de nombreux mouvements nationalistes émergent en Écosse, mais également en Australie par exemple. Parallèlement, le Roi Charles III ne bénéficiant pas de la même popularité, installe le doute chez plusieurs protagonistes qui considèrent qu’il pourrait mettre en danger la royauté. Il est alors légitime de se demander si le nouveau souverain fera preuve de continuité et préservera la monarchie, tout en assurant la stabilité de son royaume.