Le président américain Joe Biden a accusé mercredi à la tribune de l’ONU la Russie d’avoir " violé de manière éhontée " les principes des Nations unies, faisant un geste envers les pays en développement en promettant de l’aide alimentaire et en soutenant une réforme du Conseil de sécurité.

Comme plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement l’ont fait avant lui mardi au premier jour de cette grand-messe diplomatique annuelle, Joe Biden a attaqué frontalement la Russie qui a annoncé la mobilisation de centaine de milliers de réservistes et brandi la menace d’un recours à l’arme nucléaire.

" Cette guerre anéantit le droit de l’Ukraine à exister, tout simplement ", a lancé le président américain.

 

La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, " a violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations unies " en s’emparant de parties de territoire de son voisin, a-t-il martelé.

Face à ces nouvelles menaces, l’UE a convoqué pour mercredi soir une réunion d’urgence informelle de ses ministres des Affaires étrangères, où la question de nouvelles sanctions sera " sur la table ", selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Il faut " mettre le maximum de pression " sur la Russie, a commenté le président français Emmanuel Macron, qui avait accusé à la tribune mardi la Russie d’être responsable d’un " retour des impérialismes et des colonialismes ".

Alors que les pays du Sud s’agacent de plus en plus du fait que les Occidentaux se focalisent sur l’Ukraine malgré les multiples crises subies par l’humanité partout sur la planète, le président américain a tendu la main aux pays en développement.

Le président américain a tendu la main aux pays en développement en annonçant une aide pour lutter contre la sécurité alimentaire.

 

 

Il a notamment annoncé mercredi une nouvelle aide de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le monde, qui s’ajoute à une somme de 6,9 milliards de dollars déjà promise cette année par Washington.

" Dans n’importe quel pays du monde, quelles que soient les raisons de nos divisions, quand les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants, rien d’autre ne compte, rien ", a-t-il insisté.

Américains, Européens et Africains s’étaient engagés mardi dans une déclaration commune à agir " avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde ".

Le secrétaire général de l’ONU, passant en revue les multiples crises auxquelles doit faire face un monde qui n’a pas été aussi divisé depuis longtemps, a d’ailleurs mis en garde contre " un hiver de grogne mondiale (qui) se profile à l’horizon ".

Biden s’est dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité en augmentant le nombre de membres permanents.

 

" La crise du pouvoir d’achat se déchaîne, la confiance s’effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle " et malgré tout, " nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal ", avait-il déploré mardi lors de son discours d’ouverture.

Joe Biden s’est d’autre part dit favorable à une réforme majeure du Conseil de sécurité en augmentant le nombre de membres permanents (actuellement 5, Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et non permanents (actuellement 10).

Une revendication notamment du Japon et de pays en développement. " Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité ", avait ainsi insisté mardi à la tribune le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l’Union africaine.

Jeudi, le ministre russe des AE Sergueï Lavrov mènera la délégation de son pays à l’ONU en l’absence de Vladimir Poutine.

 

Même si cette question a été évoquée par plusieurs dirigeants, l’Ukraine restera sans doute pour le reste de la semaine tout en haut des préoccupations d’un grand nombre de dirigeants.

N’ayant pas pu se rendre à New York, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu l’autorisation exceptionnelle des Etats membres de l’ONU de s’exprimer via message vidéo.

L’Ukraine sera aussi le sujet d’une réunion du Conseil de sécurité jeudi au niveau des ministres des Affaires étrangères, donc en théorie en présence de Sergueï Lavrov qui mène la délégation russe à l’ONU en l’absence de Vladimir Poutine.

Le dossier nucléaire iranien et les manifestations qui se multiplient en Iran après la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs ont réussi à se frayer un chemin sur le devant de la scène internationale.

Avec AFP