Lors d’une conférence de presse au Kazakhstan, le président russe Vladimir Poutine s’est félicité des actions de la Russie en Ukraine, estimant que Moscou agissait " comme il faut " dans le pays.

La Russie agit " comme il faut " en Ukraine. Vladimir Poutine s’est adressé vendredi un autosatisfecit après bientôt huit mois de guerre contre son voisin et en dépit de la série de revers qu’enregistre l’armée russe.

Il s’exprimait devant la presse depuis le Kazakhstan à l’issue de sommets régionaux. Le même jour, l’Ukraine célébrait, elle, sa Journée des défenseurs du pays qui a été l’occasion pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky de promettre la victoire aux siens.

 

 

" Ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais (si la Russie n’avait pas attaqué l’Ukraine le 24 février), on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous. Donc, nous faisons tout comme il faut ", a répondu le président russe à un journaliste qui lui demandait s’il avait des regrets.

Vladimir Poutine s’est aussi montré satisfait des frappes massives qui ont touché des infrastructures essentielles ukrainiennes lundi et mardi, mais aussi des parcs et des habitations. Il a jugé que de nouveaux bombardements d’ampleur sur les villes d’Ukraine n’étaient pas nécessaires " pour l’instant ".

La Russie avait mené les bombardements du début de semaine en représailles à l’explosion qui a en partie détruit le pont russe de Crimée, une infrastructure clé.

Si l’Ukraine n’a pas revendiqué l’explosion qui a éventré le pont de Crimée, elle s’est réjouie de la destruction partielle du viaduc, symbole des ambitions russes et infrastructure essentielle à l’approvisionnement des troupes qui occupent le sud de l’Ukraine et y font face à la contre-offensive ukrainienne.

 

 

Les dégâts sont suffisamment importants pour que le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine fixe au 1er juillet 2023 le délai des travaux.

Deux tronçons routiers se sont effondrés dans la mer et la voie ferrée a subi un immense incendie. Le trafic routier et ferroviaire a pu néanmoins partiellement reprendre.

Dans le nord de la région de Kherson, où l’armée russe compte sur le pont pour ses approvisionnements, les forces ukrainiennes ont continué toute la semaine d’avancer, village par village.

Jeudi, le dirigeant installé par Moscou, Vladimir Saldo, a demandé au Kremlin son aide pour évacuer des civils. Immédiatement après, le gouvernement russe a promis de s’y atteler.

Kirill Stremooussov, un autre responsable prorusse de cette région, a appelé, non sans un certain sens de l’euphémisme, la population à " saisir l’opportunité d’un séjour humanitaire et de repos en Russie ".

 

 

Les forces russes restent, elles, à l’initiative sur une partie du front oriental, où elles tentent de conquérir Bakhmout depuis le mois d’août.

En prenant cette cité ravagée par les bombardements, Moscou espère ouvrir la voie vers deux grandes villes de la région de Donetsk, Kramatorsk et Sloviansk.

Selon Andreï Marotchko, représentant des forces séparatistes de la région de Lougansk luttant dans la zone, " des combats sont en cours dans la localité ", et les forces ukrainiennes seraient en train d’être repoussées " vers le nord-ouest et l’ouest de la ville ".

Ailleurs en Ukraine, l’armée russe a connu depuis début septembre une succession de revers, abandonnant des milliers de kilomètres carrés.

Ces échecs ont conduit fin septembre Vladimir Poutine à ordonner la mobilisation de 300.000 réservistes, des civils donc, pour tenter d’inverser la tendance.

Vendredi, il a assuré ne pas prévoir de nouvelle vague de conscription. Selon lui, 222.000 personnes ont été mobilisées, dont 16.000 sont déjà dans des " unités impliquées dans des combats ".

Avec AFP