" Le temps de la négociation est passé " a déclaré le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, alors que la grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite sur cinq sites et que la pénurie peine à se résorber en France. Le gouvernement français a haussé le ton lundi matin en réquisitionnant deux dépôts de carburant.

" Le temps de la négociation est passé. Il y a eu une négociation, il y a eu un accord, cela veut dire qu’il faut que force reste à la voix majoritaire ", a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, en référence à l’accord conclu entre TotalEnergies et deux syndicats majoritaires, mais que la CGT, à l’origine du mouvement, rejette.

Il a également affirmé qu’il fallait " libérer les dépôts de carburants et les raffineries " bloqués par les grévistes depuis près de trois semaines.  Cet accord sur des augmentations salariales avait été conclu dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires de TotalEnergies, la CFDT et la CFE-CGC.

 

Carburant réquisitionné
Le gouvernement a réquisitionné le dépôt de carburant de Feyzin (Rhône) à partir de 14 heures, dimanche, après avoir reconduit à 06H00 la réquisition du dépôt de Mardyck, près de Dunkerque, pour alimenter les stations-service des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté, a annoncé lundi le ministère de la Transition énergétique. "Nous le faisons pour les Français, nous ne le faisons pas contre les grévistes, elles (les réquisitions) sont absolument nécessaires pour que les gens puissent continuer d’aller au travail et subvenir à leurs besoins basiques ", a déclaré lundi Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique.

" J’ai demandé au préfet des Hauts-de-France de réquisitionner les personnels indispensables pour le dépôt de Dunkerque. Sur l’équipe de six heures, ce sont six personnes qui ont été réquisitionnées hier soir (dimanche), et j’ai également demandé au préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes de réquisitionner les personnels indispensables à la reprise des expéditions depuis le dépôt pétrolier de Feyzin à 14 heures, pour soulager les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté qui sont aujourd’hui sur un taux de rupture (d’approvisionnement, NDLR) qui est supérieur à 35%, "  a précisé la ministre à l’AFP.

 

Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire hausse le ton, affirmant qu’il faut " libérer les dépôts de carburants et les raffineries " bloqués par les grévistes depuis près de trois semaines. (AFP)

 

4e arrêté de réquisition

La ministre s’est rendue lundi matin à l’aube sur le port de Gennevilliers en Ile-de-France, afin de suivre le ravitaillement en cours des camions citernes dans un dépôt géré par la société Sogepp, et alimenté notamment par la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine en Normandie. L’Ile-de-France est alimentée en carburant par une dizaine de dépôts pétroliers de ce type.

Le site de Dunkerque, qui appartient à TotalEnergies, en est à son quatrième arrêté de réquisition, pendant cette grève pour les salaires, qui a commencé le 27 septembre. Les arrêtés de réquisition se sont étalés entre jeudi 13 octobre à 14 heures et samedi 14 heures. Aucune livraison n’a eu lieu dimanche. À Feyzin, les personnels réquisitionnés étaient en train d’être prévenus lundi matin, a indiqué la ministre qui " demande " par ailleurs à la CGT de " lever le blocage ", mettant l’accent sur le fait que des accords majoritaires ont été signés chez Esso et chez TotalEnergies.

Alors que la grève a fait fortement monter les prix à la pompe, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la prolongation de la ristourne de 30 centimes par litre jusqu’à mi-novembre, assurant que TotalEnergies allait " également " prolonger sa remise de 20 centimes. L’aide financée par l’État devait baisser à 10 centimes à partir du 1er novembre.

Avec AFP

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