Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est entretenu dimanche au téléphone avec ses homologues américain, français, britannique et turc, a annoncé Moscou, pour leur communiquer les craintes russes d'une "bombe sale" en préparation par l'Ukraine.
"Sous le Russe, cherchez le Soviétique". Le président Poutine a assigné hier à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, la tâche de contacter tous azimuts les alliés occidentaux de l'Ukraine pour leur faire part de sa crainte d'une attaque à la "bombe sale" en cours de préparation par Kiev.
Le ministre russe avait, vendredi dernier, contacté son homologue américain Lloyd Austin. Un appel qui a lancé les spéculations sur une possible offre de négociations de la part des Russes, dont l'armée enchaîne les revers sur le terrain.
Les risques d'une "bombe sale"
Mais les entretiens téléphoniques que Choïgou a eu dimanche avec ses homologues américain, français, britannique et turc ont balayé les espoirs d'une possible offre de paix.
En effet, la frénésie des appels téléphoniques n'est pas habituelle. Ce sont des échanges d'une intensité inédite en un seul jour pour M. Choïgou depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. Surtout venant d'un régime qui cultive le secret et l'aversion à la communication.
La nouvelle est finalement tombée: le ministre a fait part à la plupart de ses interlocuteurs de "ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une "bombe sale"", selon son ministère.
Les accusations russes, rejetées par Kiev et Washington, a plutôt alarmé Kiev et ses alliés, habitués à lire les messages chiffrés soviétiques: "avant d'attaquer, accuse ton ennemi de t'avoir attaqué". Ce qui veut dire que l'Ukraine et les Occidentaux craignent désormais une escalade russe. De plus, en évoquant une "bombe sale", c'est-à-dire une bombe conventionnelle qui répandrait des matières radioactives dangereuses, Moscou fait allusion au nucléaire...
"La Russie doit voir maintenant, de façon préventive et avant une de ses nouvelles "saletés", que le monde ne l'acceptera pas", a réagi dimanche soir le président Zelensky.
"Les affabulations russes à propos de l'Ukraine qui se préparerait à utiliser une "bombe sale" sont aussi absurdes qu'elles sont dangereuses", a réagi dimanche en début de soirée le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba sur les réseaux sociaux.
"Si la Russie appelle et dit que l'Ukraine serait en train de préparer quelque chose, cela signifie une seule chose: la Russie a déjà préparé tout cela. Je crois que désormais le monde doit réagir aussi durement que possible", a pour sa part fustigé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Si la Russie a préparé "une nouvelle étape dans l'escalade, elle doit voir maintenant, de façon préventive et avant une de ses nouvelles "saletés", que le monde ne l'acceptera pas", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis rejettent "les allégations clairement fausses du ministre Choïgou, selon qui l'Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire", a réagi la Maison Blanche, prévenant que "le monde ne serait pas dupe en cas de tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade".
Le ministère français des Armées a confirmé dans un communiqué que M. Choïgou avait dit craindre une "frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie". Le ministre français Sébastien Lecornu lui a rappelé que "la France (refusait) toute forme d'escalade, singulièrement nucléaire".
Son homologue britannique Ben Wallace a "réfuté" durant l'entretien les affirmations de Moscou selon lesquelles les pays occidentaux facilitaient une escalade de la guerre en Ukraine.
Le ministre russe a également téléphoné dimanche au chef du Pentagone, Lloyd Austin - leur seconde conversation depuis vendredi, et la troisième depuis le début du conflit.
"Une paix est possible" en Ukraine quand les Ukrainiens "le décideront", déclare dimanche Emmanuel Macron à l'ouverture d'un sommet pour la paix à Rome.
"Une paix est possible" en Ukraine quand les Ukrainiens "le décideront", a déclaré dimanche le président français Emmanuel Macron à l'ouverture d'un sommet pour la paix à Rome, organisé par la communauté catholique italienne Sant'Egidio.
"A un moment, en fonction de l'évolution des choses et quand le peuple ukrainien et ses dirigeants l'auront décidé, dans les termes qu'ils auront décidé, la paix se bâtira avec l'autre, qui est l'ennemi d'aujourd'hui, autour d'une table", a estimé le président français lors d'un discours.
Tout en soutenant diplomatiquement et militairement l'Ukraine, le chef de l'Etat français assume depuis le début du conflit ukrainien de continuer à parler à son homologue russe Vladimir Poutine, à la différence d'autres dirigeants occidentaux et notamment du président américain Joe Biden.
Il a encore plaidé, vendredi à Bruxelles, pour que Kiev et Moscou reviennent "autour de la table" lorsque ce sera "acceptable" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine a commencé à réduire sa consommation d'électricité alors qu'elle s'efforce de réparer les infrastructures détruites par les bombardements russes à l'approche de l'hiver. A Kharkiv, dans le nord-est du pays, des rues entières sont plongées dans le noir à la tombée de la nuit.
Les Ukrainiens ont une nouvelle fois subi dimanche des coupures d'électricité, conséquence des frappes russes répétées visant les infrastructures du pays.
L'opérateur national Ukrenergo a procédé à des coupures électriques à Kiev pour "stabiliser" la fourniture en électricité, selon le fournisseur privé d'électricité ukrainien DTEK.
Plus d'un million de foyers ukrainiens ont été privés d'électricité à la suite d'attaques russes contre les infrastructures électriques, avait précisé samedi la présidence d'Ukraine.
Des habitants de Bakhmout, une ville située sur le front de l'Est, visitent le cimetière dans lequel reposent des membres de leurs familles.
Depuis une dizaine de jours, la Russie multiplie les frappes sur le réseau ukrainien, entraînant la destruction d'au moins un tiers de ses capacités, juste avant l'hiver.
Les frappes de l'armée russe ont aussi ciblé et détruit dimanche dans le centre de l'Ukraine un dépôt avec 100.000 tonnes de carburant destiné à l'aviation ukrainienne, ainsi que plusieurs dépôts de munitions et un réservoir de pétrole avec du carburant diesel destiné aux véhicules militaires ukrainiens, a affirmé le ministère russe de la Défense.
La Russie fait actuellement face à une vaste contre-offensive ukrainienne et dénonce une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celles de Belgorod et de Koursk.
La ville ukrainienne de Mykolaivka, dans la région de Donetsk, était menacée d’occupation russe jusqu’à ce que la contre-offensive de Kiev libère la zone. Mais les habitants de cette petite ville ont désormais une autre inquiétude : l'hiver et le froid.
Deux lignes de défense ont été construites dans la région de Koursk pour faire face à une éventuelle attaque des forces ukrainiennes, a annoncé dimanche le gouverneur de la région, Roman Starovoït. "Nous sommes prêts à faire face à toute atteinte à notre territoire", a-t-il assuré.
Le gouverneur de la région de Belgorod, où deux personnes ont été tuées samedi par des frappes ukrainiennes selon les autorités locales, a également annoncé le même jour le début de la construction d'une ligne de défense.
Georges Haddad, avec AFP
"Sous le Russe, cherchez le Soviétique". Le président Poutine a assigné hier à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, la tâche de contacter tous azimuts les alliés occidentaux de l'Ukraine pour leur faire part de sa crainte d'une attaque à la "bombe sale" en cours de préparation par Kiev.
Le ministre russe avait, vendredi dernier, contacté son homologue américain Lloyd Austin. Un appel qui a lancé les spéculations sur une possible offre de négociations de la part des Russes, dont l'armée enchaîne les revers sur le terrain.
Les risques d'une "bombe sale"
Mais les entretiens téléphoniques que Choïgou a eu dimanche avec ses homologues américain, français, britannique et turc ont balayé les espoirs d'une possible offre de paix.
En effet, la frénésie des appels téléphoniques n'est pas habituelle. Ce sont des échanges d'une intensité inédite en un seul jour pour M. Choïgou depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. Surtout venant d'un régime qui cultive le secret et l'aversion à la communication.
La nouvelle est finalement tombée: le ministre a fait part à la plupart de ses interlocuteurs de "ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une "bombe sale"", selon son ministère.
Les accusations russes, rejetées par Kiev et Washington, a plutôt alarmé Kiev et ses alliés, habitués à lire les messages chiffrés soviétiques: "avant d'attaquer, accuse ton ennemi de t'avoir attaqué". Ce qui veut dire que l'Ukraine et les Occidentaux craignent désormais une escalade russe. De plus, en évoquant une "bombe sale", c'est-à-dire une bombe conventionnelle qui répandrait des matières radioactives dangereuses, Moscou fait allusion au nucléaire...
"La Russie doit voir maintenant, de façon préventive et avant une de ses nouvelles "saletés", que le monde ne l'acceptera pas", a réagi dimanche soir le président Zelensky.
"Les affabulations russes à propos de l'Ukraine qui se préparerait à utiliser une "bombe sale" sont aussi absurdes qu'elles sont dangereuses", a réagi dimanche en début de soirée le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba sur les réseaux sociaux.
"Si la Russie appelle et dit que l'Ukraine serait en train de préparer quelque chose, cela signifie une seule chose: la Russie a déjà préparé tout cela. Je crois que désormais le monde doit réagir aussi durement que possible", a pour sa part fustigé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Si la Russie a préparé "une nouvelle étape dans l'escalade, elle doit voir maintenant, de façon préventive et avant une de ses nouvelles "saletés", que le monde ne l'acceptera pas", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis rejettent "les allégations clairement fausses du ministre Choïgou, selon qui l'Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire", a réagi la Maison Blanche, prévenant que "le monde ne serait pas dupe en cas de tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade".
Le ministère français des Armées a confirmé dans un communiqué que M. Choïgou avait dit craindre une "frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie". Le ministre français Sébastien Lecornu lui a rappelé que "la France (refusait) toute forme d'escalade, singulièrement nucléaire".
Son homologue britannique Ben Wallace a "réfuté" durant l'entretien les affirmations de Moscou selon lesquelles les pays occidentaux facilitaient une escalade de la guerre en Ukraine.
Le ministre russe a également téléphoné dimanche au chef du Pentagone, Lloyd Austin - leur seconde conversation depuis vendredi, et la troisième depuis le début du conflit.
"Une paix est possible" en Ukraine quand les Ukrainiens "le décideront", déclare dimanche Emmanuel Macron à l'ouverture d'un sommet pour la paix à Rome.
Macron recrée la polémique
"Une paix est possible" en Ukraine quand les Ukrainiens "le décideront", a déclaré dimanche le président français Emmanuel Macron à l'ouverture d'un sommet pour la paix à Rome, organisé par la communauté catholique italienne Sant'Egidio.
"A un moment, en fonction de l'évolution des choses et quand le peuple ukrainien et ses dirigeants l'auront décidé, dans les termes qu'ils auront décidé, la paix se bâtira avec l'autre, qui est l'ennemi d'aujourd'hui, autour d'une table", a estimé le président français lors d'un discours.
Tout en soutenant diplomatiquement et militairement l'Ukraine, le chef de l'Etat français assume depuis le début du conflit ukrainien de continuer à parler à son homologue russe Vladimir Poutine, à la différence d'autres dirigeants occidentaux et notamment du président américain Joe Biden.
Il a encore plaidé, vendredi à Bruxelles, pour que Kiev et Moscou reviennent "autour de la table" lorsque ce sera "acceptable" pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L'Ukraine a commencé à réduire sa consommation d'électricité alors qu'elle s'efforce de réparer les infrastructures détruites par les bombardements russes à l'approche de l'hiver. A Kharkiv, dans le nord-est du pays, des rues entières sont plongées dans le noir à la tombée de la nuit.
Guerre de l'électricité
Les Ukrainiens ont une nouvelle fois subi dimanche des coupures d'électricité, conséquence des frappes russes répétées visant les infrastructures du pays.
L'opérateur national Ukrenergo a procédé à des coupures électriques à Kiev pour "stabiliser" la fourniture en électricité, selon le fournisseur privé d'électricité ukrainien DTEK.
Plus d'un million de foyers ukrainiens ont été privés d'électricité à la suite d'attaques russes contre les infrastructures électriques, avait précisé samedi la présidence d'Ukraine.
Des habitants de Bakhmout, une ville située sur le front de l'Est, visitent le cimetière dans lequel reposent des membres de leurs familles.
Depuis une dizaine de jours, la Russie multiplie les frappes sur le réseau ukrainien, entraînant la destruction d'au moins un tiers de ses capacités, juste avant l'hiver.
Les frappes de l'armée russe ont aussi ciblé et détruit dimanche dans le centre de l'Ukraine un dépôt avec 100.000 tonnes de carburant destiné à l'aviation ukrainienne, ainsi que plusieurs dépôts de munitions et un réservoir de pétrole avec du carburant diesel destiné aux véhicules militaires ukrainiens, a affirmé le ministère russe de la Défense.
La Russie fait actuellement face à une vaste contre-offensive ukrainienne et dénonce une "augmentation considérable" des tirs ukrainiens sur plusieurs régions russes frontalières, dont celles de Belgorod et de Koursk.
La ville ukrainienne de Mykolaivka, dans la région de Donetsk, était menacée d’occupation russe jusqu’à ce que la contre-offensive de Kiev libère la zone. Mais les habitants de cette petite ville ont désormais une autre inquiétude : l'hiver et le froid.
Deux lignes de défense ont été construites dans la région de Koursk pour faire face à une éventuelle attaque des forces ukrainiennes, a annoncé dimanche le gouverneur de la région, Roman Starovoït. "Nous sommes prêts à faire face à toute atteinte à notre territoire", a-t-il assuré.
Le gouverneur de la région de Belgorod, où deux personnes ont été tuées samedi par des frappes ukrainiennes selon les autorités locales, a également annoncé le même jour le début de la construction d'une ligne de défense.
Georges Haddad, avec AFP
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