Les affaires sont au coeur de la rencontre historique lundi entre Naftali Bennett et l’homme fort des Emirats arabes unis cheikh Mohammed ben Zayed, à l’occasion de la première visite officielle d’un Premier ministre israélien dans un pays du Golfe.

" Naftali Bennett rencontre en ce moment le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed, dans son palais ", a tweeté Ofir Gendelman, un porte-parole du Premier ministre israélien, publiant des photos des deux hommes ensemble.Naftali Bennett est arrivé dimanche soir dans la capitale des Emirats arabes unis, Abou Dhabi, un peu plus d’un an après la normalisation des relations entre les deux pays. Le chef du gouvernement israélien a été accueilli par le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, se disant " ému d’être ici à l’occasion de la première visite officielle d’un dirigeant israélien ".

Le 15 septembre 2020, les Emirats arabes unis et Bahreïn étaient devenus les premiers pays du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël. Depuis la signature de ces accords dits " d’Abraham ", les Emirats et Israël ont conclu plusieurs accords commerciaux dans divers secteurs allant du tourisme à l’aviation en passant par les services financiers.

Outre " la rencontre avec le prince héritier ", M. Bennett rencontrera d’autres responsables dans les domaines des technologies, de la culture et des investissements, selon une source au sein de la délégation israélienne à Abou Dhabi.

" Les Emiratis s’intéressent à l’expérience de M. Bennett dans le domaine des hautes technologies et des affaires, ainsi qu’à l’innovation israélienne en général ", a assuré cette source.

" Les réunions de lundi devraient porter sur le renforcement de la coopération sur un certain nombre de questions et se concentrer principalement sur le commerce entre les deux pays ", a-t-elle ajouté.

Dans une interview à l’agence de presse officielle émiratie WAM, le dirigeant israélien a affirmé s’attendre " à ce que nos relations restent bonnes, notamment dans le domaine économique ", évoquant " une nouvelle réalité " dans la région.

" La coopération dans le domaine de la santé et de la sécurité alimentaire constituera une part importante de la coopération mutuelle ", a indiqué Naftali Bennett à ce média d’Etat qui relaye les messages officiels du gouvernement émirati.

" Israël, comme les Emirats, est une plaque tournante régionale du commerce. Notre coopération offre des opportunités économiques sans précédent, non seulement pour nous, mais aussi pour un plus grand nombre de pays ", a-t-il avancé.

Du côté des Emirats, aucune déclaration officielle n’a été diffusée et les médias couvrent peu cette visite, avec une population locale et arabe encore hostile à l’Etat hébreu et solidaire des Palestiniens.

Les accords d’Abraham ont rompu avec des décennies de consensus arabe excluant l’établissement de liens officiels sans résolution de la question palestinienne, à commencer par la fin de l’occupation illégale de leurs territoires par Israël.

Ils ont pourtant ouvert la voie à des initiatives similaires, avec le Maroc et le Soudan, moyennant des avantages politiques à leur égard concédés par les Américains. La première économie arabe, l’Arabie saoudite, a toutefois rejeté toute reconnaissance d’Israël sans règlement du conflit avec Palestiniens.

Mais la reconnaissance officielle d’Israël n’implique pas nécessairement l’adhésion des peuples. Aux Emirats comme au Bahreïn, les critiques à l’encontre d’Israël s’arrêtent souvent aux réseaux sociaux, les condamnations publiques contre les gouvernements étant rares dans ces pays particulièrement hostiles à la liberté d’expression.

En mai, la répression par les forces israéliennes de manifestants palestiniens à Jérusalem-Est occupé puis les raids aériens pilonnant la bande de Gaza, ont momentanément embarrassé les nouveaux amis arabes de l’Etat hébreu. Mais les relations ont perduré, même si l’étalage public de leur lune de miel a connu un coup d’arrêt.

Au-delà de l’économie, la question iranienne fait partie des inquiétudes communes d’Israël et ses nouveaux partenaires du Golfe. Le 11 novembre, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont mené leurs premières manoeuvres navales conjointes avec l’Etat hébreu, dans le but d' "améliorer nos capacités collectives de sécurité maritime ", selon la marine américaine à la tête de cet exercice. La République islamique est régulièrement accusée de mener des opérations hostiles dans les eaux du Golfe.

AFP

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