Le Pentagone a annoncé ce vendredi que les États-Unis allait aider financièrement l’Ukraine à moderniser ses armes, notamment les défenses anti-aériennes, cruciales contre la Russie.

 

Les Etats-Unis vont financer la modernisation de chars T-72 et de missiles sol-air HAWK dans le cadre d’une aide militaire à l’Ukraine de quelque 400 millions de dollars, a annoncé le Pentagone vendredi.

Les capacités de défense anti-aériennes ainsi que le renforcement des blindés figurent assez haut sur la liste des demandes d’aide de la part de l’Ukraine.

Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, a rencontré vendredi à Kiev Volodymyr Zelensky pour lui annoncer cette nouvelle aide, a indiqué plus tard la Maison Blanche.

L’Ukraine éprouve un " besoin aigu "  en équipement pour sa défense anti-aérienne en " ce moment critique " où la Russie frappe massivement ses sites énergétiques, a déclaré vendredi à Kiev Jake Sullivan. Il a également " souligné le soutien inébranlable des États-Unis à l’Ukraine et à son peuple, qui défend sa souveraineté et son intégrité territoriale ", note un communiqué US.

Ce déplacement intervient à quatre jours des élections législatives aux États-Unis, qui pourraient permettre la prise de contrôle du Congrès par le parti républicain, dont certains dirigeants envisagent de réduire l’aide apportée par Washington à Kiev.

Les forces ukrainiennes tirent des missiles sur les positions russes dans la région de Kharkiv (AFP)

 

L’aide annoncée vendredi concerne le T-72, un char conçu sous l’ère soviétique qui n’est plus au niveau des blindés modernes – comme le Leopard allemand ou le M1 Abrams américain – que Kiev a cherché à obtenir.

Les " chars proviennent de l’industrie de défense tchèque, et les États-Unis paient pour la modernisation de 45 d’entre eux, tandis que les Pays-Bas ont pris le même engagement ", pour un total de 90 T-72, a déclaré à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.

Le T-72 bénéficiera d’équipement avancé en matière d' "optiques, de communications, et d’armure ", a-t-elle affirmé, précisant que certains seraient prêts dès la fin décembre, tandis que d’autres devraient être livrés en 2023.

Interrogée pour savoir pourquoi des chars plus modernes n’étaient pas fournis, Mme Singh a avancé des facteurs de coût et de facilité d’usage.

" Ce sont des tanks que les Ukrainiens savent utiliser sur le champ de bataille ", a-t-elle déclaré.

Atout majeur

L’aide militaire américaine comprend également le financement de la modernisation de missiles HAWK provenant des stocks militaires des États-Unis.

Ces missiles représentent un atout majeur pour l’Ukraine dans sa lutte contre les drones et les frappes de missiles russes qui prennent pour cible les villes et les infrastructures ukrainiennes.

Mme Singh n’a pas souhaité préciser combien de ces missiles seraient modernisés, citant des motifs de sécurité.

Outre les blindés et les missiles HAWK, cette nouvelle aide américaine comprend entre autres 1100 drones Phoenix Ghost, 40 vedettes maritimes de patrouille blindées, et le financement de la rénovation de 250 véhicules blindés M1117.

L’annonce entre dans le cadre du programme américain d’aide militaire à l’Ukraine, qui finance l’achat d’équipements fabriqués par l’industrie de défense, plutôt que le prélèvement d’équipement dans les stocks militaires américains existants.

Cette nouvelle tranche porte à quelque 18,2 milliards de dollars l’aide totale des États-Unis à l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe le 24 février.

En plus de cette assistance sécuritaire, les États-Unis étudient les moyens d’aider l’Ukraine à réparer ses infrastructures critiques d’électricité et d’approvisionnement en eau, pilonnées ces dernières semaines par la Russie.

" Nous essayons de voir ce que nous pouvons faire à court terme pour aider l’Ukraine à réparer les dommages causés, notamment dans les infrastructures électriques, le réseau lui-même ", a déclaré à la presse John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Avec AFP