En deux heures d’interview sur TF1, Emmanuel Macron a défendu son bilan, reconnu des erreurs, assuré avoir appris et esquivé sur son éventuelle candidature. Mais aussi répondu à ses adversaires Valérie Pécresse et Eric Zemmour et proposé une nouvelle réforme des retraites.

 

Quasi-candidat ?

Relancé à plusieurs reprises sur son éventuelle candidature, il a déclaré: " Il faut qu’en mon for intérieur, je consolide quelques éléments avant de vous donner une réponse sincère et ferme ". " Si j’étais candidat je ne pourrais pas prendre les décisions que je prends, que je dois prendre ", a-t-il ajouté. Mais le président sortant a aussi souligné que, " d’évidence ", il avait " de l’ambition pour le pays au-delà du mois d’avril prochain ". En attendant, il a assuré ne pas être en campagne, malgré les protestations des oppositions. Et qu’il " aime encore plus follement " la France.

 

Réformes des retraites V2

Emmanuel Macron a réitéré sa volonté d’aller " vers une sortie " des régimes spéciaux de retraites, tout en reconnaissant que les faire passer de 42 à un seul, comme il en avait l’intention initialement, est " trop anxiogène ". " Nous avons besoin de conduire " la réforme des retraites, abandonné par la crise sanitaire, mais " pas la même que celle qui avait été envisagée ". " Il faut aller vers un système simplifié avec trois grands régimes, un pour la fonction publique, un pour les salariés, un pour les indépendants " et " sortir des spécificités ".

 

Vacciner les enfants, oui mais sans obligation

Au sujet du Covid, il a jugé que la vaccination des enfants était " souhaitable " mais sans obligation, tout en jugeant " possible " à terme une obligation vaccinale pour tous. " Entre 5 et 11 ans, les autorités sanitaires ont expliqué que cela protégerait, et donc je pense que c’est souhaitable ", mais " après, c’est le choix de parents ". L’hypothèse d’une obligation pour tous est " tout à fait possible " mais " on y est quasiment " puisque " plus de 90% des gens qui devaient se faire vacciner se sont fait vacciner ".

 

Gilets jaunes, des "invisibles" d’une violence "folle"

La crise des " gilets jaunes " a " dit des peurs profondes qu’il y a dans notre société ", portée par " cette France qui se sent invisible ". Interrogé sur sa propre responsabilité dans la crise, Emmanuel Macron a concédé " qu’il y (avait) eu à ce moment-là des erreurs qui ont été faites ".

Le chef de l’Etat a en revanche condamné les violences qui avaient émaillé la crise lors des manifestations chaque samedi, en décrivant " une période très dure ".

" Quelque chose s’est passé, un moment qui fait que la foule, laquelle parfois, pour citer (Victor) Hugo, +trahit le peuple+, la foule devient folle ", a-t-il développé.

 

Benalla, une "affaire d’été"

" On a dit que c’était une affaire d’Etat, c’est plutôt une affaire d’été ". Et " Alexandre Benalla na pas été protégé au-delà de ce qu’il devait être ". " Ce n’est pas Alexandre Benalla qui a été attaqué à l’été 2018 par les oppositions, c’est votre serviteur ", en disant qu’il y avait un système dysfonctionnel à l’Élysée. Qu’est-ce qu’il en est sorti ? Ça a fait pschitt ".

 

Petites phrases

Non, il ne répèterait " certainement pas " sa phrase sur " ceux qui ne sont rien " car " c’est terriblement blessant ". " J’ai appris une chose : on ne fait rien bouger si on n’est pas pétri d’un respect infini pour chacun. Je pense que j’ai manqué de respect à l’époque et que dans certains de mes propos, j’ai blessé des gens " et " je ne le referai plus ". " J’ai acquis beaucoup plus de respect pour chacun ", a-t-il assuré, après un quinquennat marqué par des petites phrases qui lui ont valu beaucoup de critiques.

Quant à la photo prise à Saint-Martin entre deux jeunes gens, dont l’un se fend d’un doigt d’honneur, il a reconnu une forme de naïveté et qu’il fallait " protéger la fonction " de président.

 

Hulot: pas de regret

Emmanuel Macron ne regrette pas d’avoir nommé Nicolas Hulot au gouvernement, mais se dit " intraitable " sur le sujet des violences faites aux femmes, en appelant à ce que " la justice puisse se faire de manière apaisée ".

Nicolas Hulot, alors ministre, avait fait l’objet d’accusations en 2018 d’agressions sexuelles. " Avec le Premier ministre de l’époque, nous avons vu Nicolas Hulot et il a nié avec beaucoup de force ", a expliqué le chef de l’Etat, en rappelant que la plainte déposée " avait été classée ". " Donc il n’y avait pas d’affaires judiciaires, il n’y avait rien d’enclenché ", " aucune procédure en cours ", a-t-il souligné.

 

Piques à Pécresse et Zemmour

Sans jamais les nommer, Emmanuel Macron a lancé quelques piques envers deux rivaux potentiels, Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour. Alors que la première s’est engagée à supprimer 150.000 postes de fonctionnaires, il a dit: " ce n’est pas vrai que le coeur des économies à l’échelle de cinq ou dix ans sera dans la réduction du nombre des fonctionnaires ", a-t-il dit. Pour faire quoi, réduire le nombre de professeurs ? " Quant à Eric Zemmour, il a dit ne pas croire au grand remplacement. " J’entends les absurdité consistant à dire immigration zéro (…) en revanche, ce qui est vrai, c’est que nous avons mal intégré ".

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