En visite en Australie, la Première ministre finlandaise Sanna Marin a estimé que l’Europe n’est " pas assez forte " face à la Russie, soulignant le soutien important des États-Unis. Elle a également affirmé que l’Ukraine devait être aidée par " tous les moyens ".

La Première ministre finlandaise Sanna Marin lors d’une réunion du conseil européen à Bruxelles.

 

La Première ministre finlandaise Sanna Marin a dressé vendredi un bilan " très honnête " des capacités de l’Europe à l’aune de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, déclarant sans ambages qu’elle n’est " pas assez forte " pour tenir seule tête à Moscou.

En visite en Australie, la dirigeante du pays candidat à l’adhésion à l’Otan a souligné que l’invasion et l’occupation de l’Ukraine voisine par la Russie ont révélé les faiblesses et les erreurs stratégiques de l’Europe face Moscou.

L’armée finlandaise organise un exercice militaire annuel (AFP)

 

" Je dois être très honnête (….) avec vous, l’Europe n’est pas assez forte en ce moment, nous serions en difficulté sans les États-Unis ", a-t-elle pointé auprès du Lowy Institute, un groupe de réflexion basé à Sydney.

Mme Marin a insisté sur le fait que l’Ukraine devait être aidée par " tous les moyens ", ajoutant que les États-Unis ont joué un rôle central dans l’approvisionnement de Kiev en armes, en moyens financiers et en aide humanitaire nécessaires pour freiner l’avancée de la Russie.

" Nous devons nous assurer que nous renforçons également ces capacités en matière de défense européenne, d’industrie de défense européenne et que nous pouvons faire face à différents types de situations ", a-t-elle préconisé.

Sanna Marin lors de sa visite chez le président Zelensky, à Kiev.

 

La Finlande a obtenu son indépendance de la Russie il y a près de 105 ans et, bien que largement sous-armée, a infligé de lourdes pertes à l’armée soviétique lors de l’attaque de 1939/40.

Concernant les relations avec Vladimir Poutine, la cheffe du gouvernement finlandais a affirmé que l’Union européenne aurait dû écouter les États membres qui faisaient partie de l’Union soviétique jusqu’à son effondrement.

Depuis leur adhésion à l’Union européenne en 2004, des nations comme l’Estonie et la Pologne ont exhorté les autres membres de l’UE à adopter une ligne plus dure à l’égard de M. Poutine, une position tempérée par la France, l’Allemagne, l’Italie et la Grèce, favorables à des liens économiques plus étroits avec Moscou.

" Nous aurions dû écouter nos amis baltes et polonais beaucoup plus tôt ", a fait valoir Sanna Marin.

 

" Pendant longtemps, l’Europe a construit une stratégie vis-à-vis de la Russie pour resserrer nos liens économiques, pour acheter de l’énergie à la Russie… nous pensions que cela empêcherait une guerre ", mais cette approche s’est révélée " totalement mauvaise ", a-t-elle critiqué.

" Ils ne se soucient pas des liens économiques, ils ne se soucient pas des sanctions. Ils ne se soucient de rien de tout cela ".

Avec AFP