Après avoir parcouru près de 2,2 millions de kilomètres dans l’espace et s’être approché de 130 km de la Lune, la capsule Orion de la Nasa a atterri dimanche dans l’Océan Pacifique. Le programme américain de retour sur la Lune, Artémis, vise à d’établir une base sur la Lune afin de préparer un futur voyage vers Mars.

Orion a survolé la Lune à seulement quelque 130 kilomètres de sa surface, et s’est aventurée jusqu’à plus de 430.000 km de notre planète. (AFP)

Après avoir rendu visite à la Lune et s’être aventurée plus loin dans l’espace que tout vaisseau habitable auparavant, la capsule Orion de la Nasa a amerri dimanche dans l’océan Pacifique, dernière étape de la mission Artémis 1 aux enjeux énormes pour l’agence spatiale américaine.

La capsule est entrée dans l’atmosphère terrestre à une vitesse de 40.000 km/h, résistant à une chaleur infernale de 2.800°C, soit la moitié de la température de la surface du Soleil.

Le succès de cette mission, qui aura duré un peu plus de 25 jours au total, est crucial pour la Nasa, qui a investi des dizaines de milliards de dollars dans le programme américain de retour sur la Lune, Artémis, dont le but est de préparer un futur voyage vers Mars.

Le premier vol test de ce tout nouveau véhicule est jusqu’ici une vraie réussite. (AFP)

Le premier vol test de ce tout nouveau véhicule — sans astronaute à bord pour cette fois — est jusqu’ici une vraie réussite.

Mais c’est seulement durant les dernières minutes de la mission que doit être accompli son objectif principal: tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (5 m de diamètre).

" Il s’agit d’une pièce essentielle pour la sécurité, conçue pour protéger le vaisseau et ses passagers ", a expliqué Mike Sarafin, responsable de la mission. " Il faut que le bouclier thermique marche. "

En 2014, un premier test de la capsule avait été réalisé, mais elle n’avait alors pas quitté l’orbite terrestre, et était donc rentrée moins vite dans l’atmosphère (environ 32.000 km/h).

2,2 millions de kilomètres dans l’espace 

Un navire de la marine américaine, l’USS Portland, a été pré-positionné pour les opérations de récupération de la capsule, auxquelles la Nasa s’entraîne depuis des années. Des hélicoptères et des bateaux pneumatiques sont également déployés.

Le vaisseau spatial est d’abord freiné par l’atmosphère terrestre, puis par une série de pas moins de onze parachutes, jusqu’à atteindre une vitesse d’environ 30 km/h au moment de toucher l’eau.

Une fois amerri, il est laissé deux heures dans l’eau, soit bien plus que si des astronautes étaient à bord, afin de collecter des données.

" Nous verrons comment la chaleur est absorbée par la capsule et comment cela affecte la température à l’intérieur ", a détaillé Jim Geffre, responsable pour Orion à la Nasa.

Puis, des plongeurs y ont attaché des câbles pour la remorquer jusqu’à l’intérieur du navire, dont l’arrière est en partie immergé. L’eau est ensuite pompée, permettant que la capsule soit lentement déposée sur un support prévu à cet effet.

Les opérations devaient prendre de quatre à six heures à partir du moment de l’amerrissage.

Le navire a pris ensuite la route de San Diego, sur la côte ouest américaine, où la capsule sera débarquée quelques jours plus tard.

Au total, le vaisseau aura parcouru plus de 2,2 millions de kilomètres dans l’espace, depuis son décollage le 16 novembre lors du baptême de l’air de la nouvelle mégafusée de la Nasa, SLS.

Orion a survolé la Lune à seulement quelque 130 kilomètres de sa surface, et s’est aventurée jusqu’à plus de 430.000 km de notre planète.

Une présence humaine durable sur la Lune

Récupérer la capsule permettra de recueillir de nombreuses données déterminantes pour les missions suivantes. D’abord en détaillant l’état du vaisseau après son voyage, mais aussi en analysant les enregistrements de capteurs des accélérations et vibrations subies à bord, ou encore les performances d’une veste anti-radiation.

Certains éléments du vaisseau doivent en outre être réutilisés pour la capsule d’Artémis 2, déjà bien avancée.

Cette seconde mission, prévue pour 2024, emmènera un équipage jusqu’à la Lune, toujours sans y atterrir. La Nasa devrait annoncer très prochainement le nom des astronautes choisis.

Artémis 3, officiellement programmée en 2025, atterrira, elle, pour la première fois sur le pôle Sud de la Lune, où se trouve de l’eau sous forme de glace.

Seuls douze hommes, tous blancs, ont posé le pied sur la surface lunaire grâce aux missions Apollo, pour la dernière fois en 1972, cinquante ans auparavant.

Le programme Artémis doit cette fois y envoyer la première femme et la première personne de couleur.

Le but de la Nasa est d’établir une présence humaine durable sur la Lune, grâce à une base à sa surface et une station spatiale en orbite autour d’elle. Apprendre à vivre sur la Lune doit permettre de tester toutes les technologies nécessaires à un voyage de plusieurs années vers Mars, peut-être à la fin des années 2030.

Avec AFP