Selon une étude publiée par le journal Science Advances, la Terre va connaitre des extinctions en masse de la faune et de la flore en raison du réchauffement climatique. D’ici à 2050 elle devrait ainsi perdre entre 6 et 10% de ses animaux et de ses plantes.

 

Le réchauffement climatique et la dégradation des habitats naturels vont causer une " cascade " d’extinctions parmi les espèces d’animaux et de plantes, souligne une nouvelle étude publiée vendredi.

La Terre va perdre entre 6% et 10% de ses animaux et de ses plantes d’ici à 2050 et jusqu’à 27 % d’ici à 2100, selon cette étude publiée dans le journal Science Advances.

Cette estimation s’appuie sur de nouveaux outils de modélisation forgés par deux scientifiques européen et australien afin de mieux prendre en compte les " co-extinctions ", fruits de la disparition " en cascade " d’espèces interdépendantes.

Par exemple, lorsqu’une espèce disparaît en raison du changement climatique (extinction primaire), son prédateur finit lui aussi par s’éteindre faute de nourriture (co-extinction).

Les défis sont considérables alors qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction (AFP)

 

 

" Chaque espèce dépend des autres d’une certaine manière ", souligne le professeur Corey Bradshaw de l’université australienne de Flinders et co-auteur de l’étude.

Ce constat d’extinctions en chaîne " inévitables " intervient au moment où les ministres du monde entier sont réunis pour la COP15 à Montréal afin de sceller un nouveau " pacte de paix avec la nature ".

Les défis sont considérables alors qu’un million d’espèces sont menacées d’extinction. Le changement climatique devrait accélérer ce mouvement sous l’effet des événements météorologiques extrêmes, des changements de comportements ou d’habitats.

Mais les auteurs de l’étude estiment que les précédentes modélisations n’avaient pas pris en compte les co-extinctions. Pour mieux les appréhender, ils ont construit avec l’aide d’ordinateurs surpuissants une énorme " planète Terre virtuelle " prenant en compte " qui mange qui ", a expliqué à l’AFP Corey Bradshaw.

Ce modèle a permis de simuler différents scénarios de changement climatique et de dégradation des habitats – par exemple, sous l’effet de la déforestation – pour prédire la perte de biodiversité à un endroit donné.

Les chercheurs prédisent que la menace la plus importante se matérialisera là où la biodiversité est aussi la plus importante. Ils ont aussi établi que le changement climatique serait responsable de la plus grande proportion d’extinctions, un nouveau rappel que les deux crises du climat et de la biodiversité sont intimement liées.

Avec AFP