Onze parlementaires et responsables politiques français de gauche comme de droite ont demandé mardi au président de la République Emmanuel Macron de " garantir la sécurité " des Arméniens du Nagorny Karabakh. Le chef de l’État avait appelé vendredi 23 décembre son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev à permettre la " libre circulation " entre l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh et l’Arménie.

Depuis mi-décembre, l’Azerbaïdjan est accusé de bloquer la seule route reliant la région disputée de Nagorny Karabakhà l’Arménie, sous prétexte de protester contre des atteintes à l’environnement. (AFP)

 

 

Onze parlementaires et responsables politiques français, de gauche comme de droite, ont demandé mardi au président de la République Emmanuel Macron de " garantir la sécurité " des Arméniens du Nagorny Karabakh, dans un contexte de tension avec l’Azerbaïdjan.

Depuis mi-décembre, l’Azerbaïdjan est accusé de bloquer la seule route reliant cette région disputée à l’Arménie, faisant craindre une crise humanitaire.

" Nous demandons au président de la République (…) de tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité, et ce, d’une façon pérenne, des Arméniens du Haut-Karabakh et de la République d’Arménie ", écrivent-ils dans le journal Le Monde, invoquant une " violation du droit international " et les " liens multiséculaires " entre Paris et Erevan.

Le chef de l’État avait appelé vendredi 23 décembre son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev à permettre la " libre circulation " entre l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh et l’Arménie.

Les signataires de la tribune demandent également " d’apporter une présence humanitaire en Artsakh (autre nom du Nagorny Karabakh) et une aide économique d’urgence en Arménie ", de " rencontrer les représentants de l’Artsakh " et de " définir " avec l’Union européenne et les États-Unis des " sanctions économiques et politiques contre l’Azerbaïdjan ".

Des Arméniens de Stepanakert, capitale du Nagorny-Karabakh, se sont rassemblés en nombre pour protester contre le blocus imposé par l’Azerbaïdjan (AFP)

 

 

Ils réclament de " saisir la Cour pénale internationale en vue de l’envoi d’une force d’interposition, sur décision du conseil de sécurité de l’ONU ".

Peuplée majoritairement d’Arméniens, la région montagneuse du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l’Azerbaïdjan à la chute de l’URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990.

Azerbaïdjan et l’Arménie se sont affrontés une nouvelle fois à l’automne 2020 pour le contrôle de la région indépendantiste, un conflit qui s’est soldé par plus de 6 000 morts et une sévère défaite d’Erevan, qui a dû rétrocéder d’importants territoires à Bakou, dont une large partie du Nagorny Karabakh.

La région séparatiste n’est plus reliée à l’Arménie que par le " corridor de Latchin ", étroite bande de terre placée sous le contrôle de troupes russes d’interposition.

Or depuis plus d’une semaine, des militants azerbaïdjanais bloquent le corridor de Latchin, en affirmant protester contre des mines illégales dans la région.

" Cet évènement marque une escalade supplémentaire dans les agressions perpétrées depuis septembre 2020 par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens ", dénonce la tribune.

Avec AFP