La dépouille de l’ancien pape Benoît XVI a été transférée à la basilique Saint-Pierre à Rome, où elle sera exposée aux fidèles pour un dernier hommage. Benoît XVI avait renoncé à ses fonctions en 2013, suite à un mandat éprouvant marqué par plusieurs crises.

Le corps de Benoît XVI, mort samedi à 95 ans, est exposé à partir de lundi matin sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, où les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage avant ses funérailles jeudi.

Les portes de l’immense basilique seront ouvertes au public à partir de 09H00 (08H00 GMT) jusqu’à 19H00 (18H00 GMT), puis de 06H00 à 18H00 GMT mardi et mercredi.

Le pape François salue la mémoire de Benoît XVI lors de la prière de l’Angélus (AFP)

L’entrée est libre et ne nécessite pas la réservation de billets, a précisé le Vatican qui a mis en place un important dispositif de sécurité pour l’occasion.

La dépouille de Joseph Ratzinger était restée jusqu’ici dans la petite chapelle privée du monastère où il vivait depuis sa renonciation en 2013, situé au cœur des jardins du Vatican.

Le Vatican a diffusé dimanche les premières photos du corps du pape émérite, allongé sur un catafalque, vêtu de rouge – la couleur du deuil papal – et coiffé d’une mitre blanche ornée d’une ganse dorée, un chapelet dans les mains. Un crucifix, un sapin de Noël et une crèche sont visibles dans l’arrière-plan.

Le transfert de son corps à la basilique Saint-Pierre, la plus grande église catholique du monde pouvant accueillir des dizaines de milliers de fidèles, aura lieu lundi à l’aube.

La place Saint-Pierre après l’annonce de la mort de l’ancien pape Benoît XVI (AFP)

La basilique, chef-d’œuvre d’architecture mêlant les styles Renaissance et Baroque achevé en 1626, est aussi l’un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu’elle abrite la sépulture de saint Pierre, premier évêque de Rome dont les papes sont les successeurs.

Dimanche, le pape François a de nouveau rendu hommage au " bien-aimé " Benoît XVI, " ce fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église ".

Brillant théologien et fervent gardien du dogme, Benoît XVI, qui avait renoncé en 2013 à sa charge à cause de ses forces déclinantes, s’est éteint paisiblement samedi matin

Fin de la cohabitation

Les funérailles célébrées par François pour son prédécesseur, à la tête de l’Église catholique de 2005 à 2013, constitueront un événement inédit dans l’histoire deux fois millénaire de l’Église catholique, et mettront un point final à la cohabitation insolite des deux hommes en blanc.

La cérémonie, " solennelle mais sobre " selon le Vatican, se tiendra jeudi à partir de 09H30 (08H30 GMT) place Saint-Pierre, là-même où les funérailles de son prédécesseur Jean Paul II avaient attiré un million de personnes en 2005. Le premier pape allemand de l’histoire moderne sera ensuite inhumé dans une crypte de la basilique.

Les derniers mots de Benoît XVI, prononcés en italien quelques heures avant sa mort samedi en présence d’une infirmière à son chevet, ont été : " Seigneur, je t’aime ", a rapporté son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, à Vatican News, le site d’informations officiel du Saint-Siège.

Plaque commémorative sur Benoît XVI à Ratisbonne, en Bavière, dans le sud de l’Allemagne, où il avait travaillé à l’université (AFP)

Après ses huit ans d’un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l’Église. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu’il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander " pardon " mais avait assuré n’avoir jamais couvert de pédocriminel.

Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d’être nommé archevêque de Munich.

Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l’Église durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, puis pape pendant huit ans, succédant à Jean Paul II.

Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l’Église, notamment sur l’avortement, l’homosexualité et l’euthanasie.

Avec AFP