Face au rapprochement entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président syrien Bachar el-Assad, les États-Unis ont tiré la sonnette d’alarme, affirmant qu’il fallait éviter une normalisation avec le " brutal " président syrien. Une déclaration qui fait écho à la récente rencontre officielle entre les ministres de la Défense des deux pays à Moscou.

 

 

Washington a appelé mardi toutes les nations à réfléchir à deux fois avant toute normalisation des relations avec le " brutal " président syrien Bachar al-Assad, dont un de ses ministres a récemment rencontré son homologue turc en Russie.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un soutien clé des rebelles cherchant à renverser Bachar al-Assad depuis 2011, s’est dit dorénavant ouvert à une rencontre avec le dirigeant de Damas.

Leurs ministres de la Défense se sont rencontrés à Moscou fin décembre, première rencontre officielle à ce niveau entre les deux pays depuis le début de la guerre syrienne.

" Nous ne soutenons pas les pays qui intensifient leurs relations ou expriment leur soutien à la réhabilitation de Bachar al-Assad, un dictateur brutal ", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Le président syrien Bachar el-Assad et le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une réunion à Alep, le 6 février 2011 (AFP)

 

" Nous exhortons les États à soigneusement examiner le bilan atroce du régime Assad en matière de droits humains au cours des douze dernières années, alors qu’il continue d’infliger des atrocités au peuple syrien et de refuser l’accès à une aide humanitaire vitale ", a t-il ajouté.

Bachar al-Assad, appuyé par la Russie, a repris le contrôle de la majorité du territoire syrien au cours d’un conflit qui a tué un demi-million de personnes, fait déplacer la moitié de la population du pays d’avant-guerre et vu la montée du groupe État islamique (EI).

L’année dernière ayant enregistré le plus faible nombre de morts depuis le début du conflit, un nombre croissant de pays considèrent M. Assad comme le vainqueur. En mars 2022, le dirigeant s’est rendu aux Émirats arabes unis, un allié des États-Unis, pour son premier voyage dans un autre État arabe depuis la guerre.

À la suite de la rencontre ministérielle à Moscou, la Turquie a accueilli mardi les principales figures de l’opposition pour les rassurer et a réitéré son soutien à la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU en faveur d’un règlement politique en Syrie.

Les États-Unis autorisent depuis 2020 l’application de sanctions contre Bachar al-Assad tant que le régime n’a pas rendu des comptes pour les atrocités commises.

Avec AFP