Le Bélarus a dénoncé lundi l’agression de plusieurs de ses représentants, dont l’un a été blessé près de son ambassade à Londres, affirmant que les suspects étaient des opposants au régime.

Le pays est le théâtre d’une vaste répression des voix critiques du pouvoir d’Alexandre Loukachenko depuis sa réélection en août 2020. En réaction, les Occidentaux, notamment le Royaume-Uni, l’Union européenne et les Etats-Unis ont multiplié les sanctions contre Minsk.

Le ministère bélarusse des Affaires étrangères a indiqué que la façade de l’ambassade à Londres avait subi dimanche des dégradations, puis que des diplomates avaient été " attaqués physiquement " par des " fanatiques " opposés au pouvoir bélarusse.

L’un des diplomates souffre " d’un nez fracturé, d’un léger traumatisme crânien et d’une dent cassé ", selon la même source.

" Le chargé d’affaires de la Grande-Bretagne a été convoqué au ministère des Affaires étrangères du Bélarus et il lui a été notifié une protestation ferme et demandé une enquête minutieuse de l’incident ", poursuit le ministère, tout en relevant que des suspects avaient été arrêtés par la police britannique.

L’attaque " démontre de manière éloquente le vrai visage et les méthodes de ces fanatiques que l’Occident essaye de faire passer pour des manifestants pacifiques ", a accusé le ministère bélarusse.

La police de Londres, contactée par l’AFP, a fait état d’un homme arrêté et a indiqué que " les investigations se poursuivaient ".

Selon un diplomate bélarusse, témoin des faits, Andreï Miskevitch, cité par l’agence d’Etat Belta, l’ambassade a été visée par des jets d’oeufs après une manifestation d’opposition pacifique.

Venu constaté les dégâts, le consul a été " attaqué par un groupe de quatre hommes et une femme ".

Le Belarus a muselé toute forme de contestation après avoir été confronté à des manifestations d’ampleur historique à l’été et l’automne 2020.

Dans la foulée, les relations avec les Européens se sont considérablement tendues.

Dernier épisode en date, les pays occidentaux accusent le Bélarus d’avoir orchestré un afflux aux frontières de l’Union européenne de milliers de migrants afin de se venger de ces sanctions.