Alors que la région disputée du Nagorny-Karabakh fait face au blocage depuis plus d’un mois d’un axe routier essentiel pour son ravitaillement, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir provoqué d’importantes coupures de courant en plein hiver. Ces accusations font références à la panne qui s’est produite dans la partie contrôlée par l’Azerbaïdjan, et qui n’a toujours pas été réparée.

Selon le Premier ministre arménien, Bakou n’a " permis jusqu’ici d’effectuer des travaux de réparation " des infrastructures énergétiques ni aux spécialistes arméniens, ni aux soldats russes de maintien de la paix déployés au Nagorny Karabakh. (AFP)

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé jeudi l’Azerbaïdjan d’avoir provoqué d’importantes coupures de courant en plein hiver dans la région disputée du Nagorny Karabakh, qui fait face au blocage d’un axe vital pour son approvisionnement depuis plus d’un mois.

" Des coupures de courant ont commencé au Karabakh " à la suite d’une panne qui s’est produite lundi dans la partie contrôlée par l’Azerbaïdjan de cette enclave, a déclaré M. Pachinian lors d’une réunion du gouvernement arménien.

Selon lui, Bakou n’a " permis jusqu’ici d’effectuer des travaux de réparation " ni aux spécialistes arméniens, ni aux soldats russes de maintien de la paix déployés au Nagorny Karabakh.

Selon un communiqué du gouvernement de cette région contestée, les coupures d’électricité affectent " des dizaines de milliers de personnes (…) en plein hiver ".

Pour sa part, la déléguée arménienne pour les droits humains, Kristiné Grigorian, a affirmé sur Twitter qu’une panne d’internet s’était produite jeudi au Nagorny Karabakh en raison de câbles endommagés dans le couloir de Latchine.

Des militants azerbaïdjanais bloquent depuis plus d’un mois ce couloir qui relie l’Arménie aux territoires contrôlés par des séparatistes arméniens au Nagorny Karabakh, région montagneuse qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan au début des années 1990 et où les habitants disent redouter désormais une crise humanitaire.

Ce blocage, mis en œuvre par quelques dizaines de personnes se présentant comme des militants écologistes, a lieu depuis 32 jours malgré la présence d’une force de maintien de la paix russe déployée après un accord de cessez-le-feu qui avait mis fin à une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 2020.

Jeudi, le conseil de sécurité du Nagorny Karabakh a accusé l’Azerbaïdjan d’avoir " pratiquement privé " quelque 120.000 habitants de l’enclave de " la seule possibilité de communiquer avec le reste du monde ".

L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont affrontés au début des années 1990, lors de la dislocation de l’URSS, pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

Ce premier conflit, qui a fait 30.000 morts, s’est soldé par une victoire arménienne. Mais l’Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d’une deuxième guerre qui a coûté la vie à 6.500 personnes à l’automne 2020 et a permis à Bakou de reprendre de nombreux territoires.

Avec AFP