Devant le Conseil de sécurité, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland a dénoncé les " provocations " et la " rhétorique incendiaire " entre Israéliens et Palestiniens qui bloquent toutes tentatives de paix. Il a également souligné l’impact négatif des mesures prises par Israël sur les finances de l’Autorité palestinienne.

Un haut représentant de l’ONU s’est inquiété mercredi des " provocations " et de la " rhétorique incendiaire " entre Israéliens et Palestiniens, qui ont eux échangé devant le Conseil de sécurité des accusations de victimisation.

" Les Israéliens et les Palestiniens sont toujours sur une trajectoire menant à une collision, dans un contexte de rhétorique politique incendiaire qui s’intensifie et de violence accrue en Cisjordanie, les deux pouvant avoir de graves conséquences ", a déclaré devant le Conseil de sécurité l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland.

" Il est impératif que les deux parties s’abstiennent de provocations et d’actions unilatérales — y compris sur les lieux saints à Jérusalem — qui sapent la stabilité et la possibilité de parvenir à une paix négociée ", a-t-il ajouté.

La courte visite début janvier du nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est avait soulevé une vague de condamnations internationales.

Heurts à Jérusalem entre manifestants palestiniens et forces israéliennes (AFP)

M. Wennesland s’est également dit " très inquiet de l’impact " sur les finances de l’Autorité palestinienne des mesures prises par Israël en représailles au vote, fin décembre par l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution demandant l’avis de la Cour internationale de justice sur l’occupation israélienne de territoires palestiniens.

Alors que plusieurs dizaines d’États ont appelé Israël à annuler ces mesures, l’ambassadeur israélien à l’ONU Gilad Erdan a défendu le " droit " de son pays à se défendre face à une résolution " empoisonnée et destructrice " poussée par les Palestiniens.

" Avec l’adoption de cette résolution, les Palestiniens ont planté un couteau au cœur de toute chance de dialogue et de réconciliation ", a-t-il ajouté, accusant les Palestiniens de " manipuler " les organisations internationales dans ce qu’il a qualifié de " terrorisme multilatéral ".

L’ambassadeur israélien a également fustigé les chiffres " déformés " et " biaisés " de l’ONU, qui estime que l’année 2022 a été la plus meurtrière en Cisjordanie depuis la fin de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.

Au contraire, il a mis en avant une année ayant vu " le plus d’attaques terroristes contre des Israéliens " en dix ans, accusant l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour d' "un numéro de fausse victimisation digne d’un Oscar ".

" Les représentants israéliens vivent dans une dimension parallèle où le monde entier a faux et où ils ont raison ", a dénoncé de son côté le représentant palestinien.

" La paix est toujours possible, de moins en moins chaque jour, mais toujours possible ", a-t-il ajouté, appelant le Conseil de sécurité à agir.

Avec AFP