Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a lancé mardi un appel de 1,6 milliards de dollars pour 2023, alors que l’organisation fait face à un déficit chronique depuis plusieurs années. Il a de même appelé les pays arabes à davantage de solidarité, alors que leur contribution au budget de l’agence est passé de 24% en 2018 à 4% en 2022. 

Selon l’Unrwa, mise en place en 1949 un an après la création d’Israël, la plupart des réfugiés palestiniens vivent désormais sous le seuil de pauvreté, notamment dans la bande de Gaza surpeuplée. (AFP)

 

 

 

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui fait face à un déficit budgétaire chronique, a lancé mardi un appel de 1,6 milliard de dollars (1,47 milliard d’euros) pour 2023, et appelé les pays arabes à plus de solidarité.

Cet appel – d’un montant similaire à celui demandé l’an dernier – a été lancé mardi à Genève, devant les pays donateurs, par le commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini.

" Nous sommes entrés dans une zone dangereuse. (…) A un moment donné, nous pourrions atteindre un point de rupture qui conduirait très probablement à la suspension des activités ", a-t-il ajouté.

M. Lazzarini attribue le manque de générosité des donateurs à la multiplication des crises et besoins humanitaires dans le monde, mais également à de " nouvelles dynamiques politiques régionales ".

L’an dernier, l’Unrwa, auprès de qui sont enregistrés 5,9 millions de Palestiniens, a levé près de 1,2 milliard de dollars, et " pour la quatrième année consécutive, nous terminons avec un important déficit de plus de 70 millions de dollars ", selon son commissaire général.

M. Lazzarini attribue le manque de générosité des donateurs à la multiplication des crises et besoins humanitaires dans le monde, mais également à de " nouvelles dynamiques politiques régionales " (AFP)

 

 

 

L’appel d’urgence demande 311,4 millions de dollars pour Gaza, 32,9 millions pour la Cisjordanie, 247,2 millions pour la Syrie, 160 millions pour le Liban et 28,8 millions pour la Jordanie.

Selon l’Unrwa, les défis qui se sont accumulés courant 2022 – " le sous-financement, les crises mondiales concurrentes, l’inflation, les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, la dynamique géopolitique et l’augmentation vertigineuse des niveaux de pauvreté et de chômage parmi les réfugiés palestiniens " – ont mis l’agence à rude épreuve.

M. Lazzarini a appelé en particulier les pays arabes à traduire leur " solidarité " politique envers les Palestiniens en " ressources tangibles et substantielles ". En 2018, la contribution des pays arabes représentait 25% du budget de l’Unrwa, contre 3% en 2021 et 4% l’an dernier, a-t-il expliqué.

Les problèmes de l’Unrwa ont commencé après que son principal contributeur, les États-Unis, ait retiré son financement sous l’ancien président Donald Trump. L’arrivée de Joe Biden a offert une bouffée d’air frais à l’organisation, avec le rétablissement annoncé en 2021 de l’aide à l’Unrwa – à hauteur de 340 millions de dollars.

Selon l’Unrwa, mise en place en 1949 un an après la création d’Israël, la plupart des réfugiés palestiniens vivent désormais sous le seuil de pauvreté, et beaucoup dépendent de l’aide humanitaire de l’agence onusienne  Selon l’Unrwa, le taux de pauvreté de ces derniers au Liban, qui s’élevait à près de 70% début 2022, atteint à présent 93%.

Avec AFP