Lors d’une audience devant la Cour internationale de Justice (CIJ), l’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan de " nettoyage ethnique ", en raison de son blocus sur la région du Nagorny Karabakh. Erevan souhaite obtenir de la Cour, la fin du blocus sur cette région contestée.

L’Arménie a accusé l’Azerbaïdjan de " nettoyage ethnique " par le biais d’un blocus de la région contestée et séparatiste du Nagorny Karabakh, au cours d’une audience lundi devant la plus haute juridiction de l’ONU.

Les anciennes républiques soviétiques rivales du Caucase, qui ont mené une courte guerre dans la région en 2020, ont toutes deux fait appel à la Cour internationale de Justice (CIJ), qui siège à La Haye, pour que celle-ci intervienne dans le conflit.

Depuis mi-décembre, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l’environnement manifestant contre des mines illégales bloquent le couloir de Latchine, une route cruciale reliant l’Arménie à l’enclave. En raison du blocus, la région montagneuse de quelque 120.000 habitants manque de nourriture, de médicaments et de carburant.

" De tels actes flagrants de nettoyage ethnique n’ont pas lieu d’être dans notre ère moderne et cette cour constitue un dernier espoir pour les personnes d’origine arménienne dans le Haut-Karabakh ", a déclaré le représentant d’Erevan devant la CIJ, Yeghishe Kirakosyan.

" Il semble que l’Azerbaïdjan ait la ferme intention d’étrangler les personnes d’origine arménienne, quel que soit le prix à payer ", a-t-il ajouté devant les juges.

L’Arménie demande à la CIJ de prononcer des mesures ordonnant à l’Azerbaïdjan de mettre fin au blocus de la route. L’Azerbaïdjan doit s’adresser à la cour plus tard lundi en réponse.

L’Arménie, traditionnellement alliée de la Russie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

La dernière guerre, à l’automne 2020, a fait 6.500 morts et s’est achevée sur un cessez-le-feu sous médiation de Moscou.

La CIJ avait déjà sommé en décembre 2021 les deux pays à stopper la haine raciale et d’éviter d’aggraver leur différend.

La CIJ, qui siège à La Haye, tranche les différends entre les États. Ses arrêts sont sans appel, mais elle n’a pas de moyen autre que la diplomatie pour les faire appliquer.

Avec AFP