En général, les pays arabes sont les principaux importateurs d’armes de l’Occident, notamment des États-Unis et de la France. Deux pays qui se livrent une concurrence acharnée pour acquérir de nouveaux marchés afin de maintenir leur suprématie en matière de production militaire et générer plus de profit sur les plans financiers et économiques.

Toutefois, avec le déclenchement de la guerre russe contre l’Ukraine en février 2022, l’équilibre des forces a basculé. Ainsi, les pays du Moyen-Orient ne figurent plus parmi les principaux importateurs d’armes, en raison de l’embourbement de la guerre et de l’absence de perspectives politiques. En outre, l’inquiétude des pays européens – notamment ceux de l’Est qui faisaient partie de l’ancien bloc soviétique – de voir la guerre s’étendre à leurs territoires voisins des zones de conflit est croissante.

De leur côté, les États-Unis pressent leurs partenaires européens pour augmenter leurs budgets militaires proportionnellement aux défis inédits posés par la guerre de la Russie contre l’Ukraine, et aux menaces sécuritaires qui affectent désormais l’ensemble du continent européen. En effet, force est de constater que de nombreux pays européens qui n’allouaient pas de gros budgets à leurs armées en raison de la couverture sécuritaire que leur fournissait l’OTAN ont augmenté les crédits budgétaires affectés aux contrats d’armement et à l’achat d’armes.

Comme dans toute guerre, ce sont les industries d’armement qui en profitent le plus, sans compter que la plupart d’entre elles bénéficient d’un soutien gouvernemental et officiel de la part des pays où elles sont implantées en raison de l’importance de leur production et de ses retombées sur l’économie locale, en termes de placement financier, de création d’emplois et de contribution au PIB.

Dès son premier mandat, le président français Emmanuel Macron a tenté de convaincre ses partenaires européens de mettre en place des systèmes militaires et de défense "purement" européens en sus de la couverture fournie par l’OTAN. Le président français estime que la création d’une armée européenne unifiée est la seule façon de faire face à la crise actuelle. Cependant, cette proposition n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme de la part de nombreux pays européens, en particulier l’Allemagne, qui a récemment dû augmenter son budget militaire de 100 milliards de dollars, un chiffre sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945.

Paris a, pour sa part, annoncé vouloir augmenter son budget militaire d’environ 443 milliards de dollars pour les années 2024 à 2030, reflétant ainsi l’inquiétude française face aux événements qui se déroulent sur le front Est de l’Europe. À noter qu’Emmanuel Macron était l’un des rares dirigeants occidentaux à avoir maintenu le contact avec le président russe Vladimir Poutine après le déclenchement de la guerre. Cependant, les efforts du président français pour rapprocher les points de vue et trouver une solution pacifique au problème entre les deux pays sont restés vains. De plus, M. Macron a annoncé une augmentation du budget des services de renseignement militaire de 60 %.

Certes, la position française concernant la question de l’armement et de l’industrie militaire n’est pas récente, et s’inscrit dans le cadre de la ferme volonté française de prendre le leadership politique et militaire en Europe. De plus, pour Emmanuel Macron et son gouvernement, cette initiative répond à la nécessité de protéger la France et ses valeurs républicaines.

Le monde et les relations internationales ont pris un nouveau tournant suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, dont l’issue ne semble pas être pour demain. À mesure que la polarisation internationale s’accentue, le soutien militaire occidental à l’Ukraine augmente afin de renforcer sa capacité de résistance et d’"infliger" une leçon à Vladimir Poutine par la même occasion.

Seule réserve : le coût humain et économique risque d’être exorbitant !