L’État français va devoir restituer deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne aux ayants droit à la succession du marchand d’art Ambroise Vollard, suite à une décision du tribunal administratif. Ces œuvres avaient disparu lors de la Seconde Guerre mondiale et l’État français en avait précédemment refusé la restitution. 

Le musée d’Orsay est actuellement le dépositaire des quatre œuvres de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus pendant la Seconde Guerre mondiale. (AFP)

Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi à l’État français de restituer aux ayants droit du marchand d’art français Ambroise Vollard deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le musée d’Orsay a confirmé à l’AFP être dépositaire des quatre œuvres. Celles-ci, " Marine: Guernesey " (peinture) et " Le jugement de Paris " (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, " Nature morte à la mandoline " (peinture) de Paul Gauguin et " Sous-bois " (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu avec trois autres tableaux – " Roses dans un vase " et " Les grandes baigneuses " de Renoir et " Tête de vieillard " de Cézanne – lors de la dispersion de la succession du marchand d’art, décédé en 1939.

La peinture " Marine: Guernesey " de Renoir compte parmi les quatre œuvres que l’État français refusait de restituer aux ayants droit du marchand d’art Ambroise Vollard (Wikimédia)

Les deux experts, mandatés à l’époque pour cette succession, auraient détourné les œuvres avec la complicité d’un des frères du marchand, afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal dans un communiqué de presse.

Les ayants droit à la succession d’Ambroise Vollard avaient demandé à la direction des musées de France et au ministère des Affaires étrangères la restitution de sept œuvres figurant dans un répertoire créé pour assurer la garde de biens spoliés en France pendant la Seconde Guerre mondiale et retrouvés hors de ce pays.

En 2018, l’État français avait refusé la restitution de quatre d’entre elles. Après la confirmation en 2022 par la justice de la propriété des œuvres, le tribunal administratif a jugé vendredi que l’État français avait refusé " à tort " de les restituer à leurs propriétaires légitimes.

Avec AFP