Le Conseil français du culte musulman opère une refonte. Conscient de son manque de représentativité et du peu d’intérêt qu’il voue auprès des musulmans français, l’organe en charge du dialogue avec l’État français va adopter de nouveaux statuts pour améliorer la participation des structures départementales dans les prises de décisions. Jeudi 16 février, Emmanuel Macron avait justement annoncé ne plus vouloir faire appel au CFCM dans ses futurs dialogues avec la communauté musulmane.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté dimanche lors d’une assemblée générale extraordinaire le principe de nouveaux statuts prévoyant une refonte " sur la base de structures départementales ", qui doit faire l’objet d’un vote le 12 mars, a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Ces nouveaux statuts " prévoient une refonte du CFCM sur la base de structures départementales; pourront y prendre part, d’une manière égalitaire, toutes les mosquées de France ", explique le communiqué, ainsi que " la fin du système de cooptation (de la moitié des membres actuels du CFCM) par certaines fédérations dites statutaires ", un système " qui s’est avéré antidémocratique et arbitraire ".

Ce changement de statuts, qui devra être approuvé par un vote lors d’une prochaine assemblée générale le 12 mars, mettrait ainsi fin au poids des fédérations de mosquées rattachées aux pays d’origine (Algérie, Maroc, Turquie), un système à l’origine des fortes dissensions internes qui ont marqué le CFCM ces dernières années.

" Les critiques et interrogations quant à la capacité du CFCM à répondre aux attentes des musulmans de France doivent être entendues; des réponses et améliorations doivent y être apportées ", reconnaît l’instance dans son communiqué.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré jeudi avoir " décidé de mettre fin " au CFCM comme instance de dialogue entre l’État et le culte musulman depuis 2003, au profit du Forum de l’islam de France (Forif), composé d’acteurs de terrain désignés par les préfets.

" Les participants à l’assemblée générale extraordinaire de ce jour ont pris acte de ce choix et ont réaffirmé leur volonté de continuer à défendre les intérêts des membres du CFCM que sont les gestionnaires des mosquées et l’intérêt du culte musulman en général ", indique le communiqué.

Avec AFP