Plusieurs milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de Tel-Aviv pour protester contre la réforme très controversée du système judiciaire voulue par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Beaucoup la jugent attentatoire à la démocratie.

Pour la neuvième semaine consécutive de contestation dans les rues de Tel-Aviv, des milliers de manifestants protestent contre la réforme du système judiciaire israélien. La coalition de droite et d’extrême droite mise en place en décembre par Benjamin Netanyahu tente de faire passer une législation qui donnerait notamment au gouvernement une plus grande influence sur la sélection des juges et limiterait les prérogatives de la Cour suprême.

Les forces de sécurité israéliennes arrêtent une manifestante près de la résidence du Premier ministre. (AFP)
" Intérêts personnels "

Selon ses détracteurs, le texte, en visant à réduire l’influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l’Etat d’Israël. Mais Benjamin Netanyahu et son ministre de la Justice Yariv Levin l’estiment nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.

Quelques dispositions controversées de la réforme: premièrement, la modification du processus de nomination des juges, et deuxièmement, empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. Ces deux dispositions ont d’ores et déjà été adoptées par les députés en première lecture.

L’opposition, dont son chef centriste Yaïr Lapid, a accusé à plusieurs reprises M. Netanyahu de vouloir servir ses intérêts personnels avec cette réforme. M. Netanyahu étant lui-même jugé pour corruption dans plusieurs affaires, ses contempteurs estiment qu’en cas d’adoption de la réforme, il pourrait s’en servir pour casser un éventuel jugement venant à le condamner.

Maxime Pluvinet avec AFP