Le droit à l’éducation pour les femmes est bafoué depuis le retour au pouvoir des talibans qui ont notamment interdit aux adolescentes d’étudier dans les écoles secondaires. En conséquence, les jeunes filles afghanes se replient sur les écoles coraniques, les madrasas, dont le nombre d’étudiantes a doublé depuis l’année dernière, selon les enseignants.

" Nous étions déprimées parce qu’on nous refusait une éducation, raconte Farah. C’est alors que ma famille a décidé que je devais au moins venir ici. Le seul endroit qui nous reste accessible maintenant, c’est une madrasa ", poursuit l’écolière, dont le nom a été modifié pour protéger son identité. Au programme, mémorisation des versets du Coran et apprentissage de l’arabe que la plupart d’entre elles ne comprennent pas.

En attendant que les autorités tiennent leurs promesses de rouvrir les écoles pour filles, une centaine de nouvelles madrasas ont été construites. Les perspectives d’avenir et les rêves s’éloignent peu à peu pour ces jeunes filles à qui l’on refuse le droit à l’éducation " Étudier à l’université permet de se construire un avenir, de prendre conscience de ses droits ", commente une afghane diplômée. " Il n’y a pas d’avenir dans les madrasas. Elles étudient ici parce qu’elles sont désemparées ".

Par ailleurs, dans certains cas, les madrasas servent de foyers de radicalisation. Un grand nombre de dirigeants talibans actuels ont été formés à la madrasa Darul Uloom Haqqania au Pakistan, surnommée " l’université du jihad " (" guerre sainte ").