Pour sa première visite en zone conquise depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, Vladimir Poutine s’est rendu dans la ville ukrainienne de Marioupol, prise par son armée en mai 2022 au prix de la destruction quasi-totale de cette centre industriel important.

Le dirigeant russe s’est rendu dans la ville martyre, surnommée la " Guernica de l’Ukraine ", en hélicoptère, avant de faire le tour de la ville en voiture, a indiqué dimanche le service de presse du Kremlin. Il y a parlé avec des habitants, visité des lieux d’intérêt et s’est fait présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de la ville dévastée par les bombardements, selon la même source.

La visite de Marioupol, presque entièrement détruite par l’armée russe, revêt un caractère symbolique. Les combattants ukrainiens du bataillon " Azov " y ont tenu tête aux forces russes pendant trois mois, de mars à mai 2022.

Les combats étaient particulièrement durs, car ils se déroulaient dans l’enceinte d’une énorme usine sidérurgique, " Azovstal ", dont une partie souterraine offrait aux Ukrainiens un avantage tactique certain. Marioupol est de loin la ville la plus bombardée et la plus touchée par les destructions que n’importe autre localité en Ukraine.

Cette visite-surprise constitue le premier voyage du maître du Kremlin dans le Donbass, en zone conquise, depuis le déclenchement de l’offensive russe le 24 février 2022, qui a valu à Moscou une série de sévères sanctions internationales.

Il s’était auparavant rendu en Crimée samedi pour le 9ᵉ anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie, également visée par des sanctions internationales pour cette raison. Il s’agissait de sa première visite en Crimée depuis 2021.

Vladimir Poutine est visé depuis vendredi par un mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crime de guerre de " déportation illégale " d’enfants ukrainiens. Plus de 16.000 d’entre eux ont été déportés vers la Russie depuis l’invasion le 24 février 2022, selon Kiev, et beaucoup auraient été placés dans des institutions et des foyers d’accueil.

Avec AFP