Pour la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les Français sont descendus dans la rue jeudi et ont maintenu leur mouvement de grève. Si les manifestations à Paris ont été marquées par des actes de violence, en province la mobilisation s’est faite par contre dans une atmosphère de calme relatif.

C’est alors qu’un groupe de personnes habillées de noir, placé à l’avant de la manifestation, a lancé des projectiles – bouteilles, pavés, pétards, etc. – sur les forces de l’ordre placées en protection de la brasserie, a constaté un journaliste de l’AFP. La préfecture de police a évalué à plusieurs centaines le nombre de membres de ce groupe.
Un début d’incendie s’est déclaré après le jet d’un fumigène sur l’auvent rouge du restaurant. L’intervention des pompiers a ensuite permis de circonscrire rapidement les flammes.
Un peu plus loin, sur le boulevard Raspail, un groupe de manifestants radicaux s’en est pris à une agence bancaire après avoir retiré les plaques de protection. Vitres, dossiers bancaires et claviers d’ordinateurs ont été vandalisés sous les applaudissements.
La préfecture de police a déploré " des blessés parmi les forces de l’ordre ", sans vouloir donner de bilan, " pas consolidé à ce stade ".
Augmentation du nombre de grévistes
Pour cette 11e journée de mobilisation, le nombre de fonctionnaires en grève a légèrement augmenté. Au sein des collectivités locales et des hôpitaux, le taux de grévistes dépasse de plus de 0.5 point celui du 28 mars.

Dans ce contexte de grèves massives contre la réforme des retraites, des cheminots ont pénétré ce jeudi 6 avril, avec des fumigènes et des sifflets, dans l’ancien siège du Crédit lyonnais à Paris. Le bâtiment, qui incarne les banques et la richesse, abrite aujourd’hui Blackrock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. L’assaut n’a duré qu’une vingtaine de minutes et aucune dégradation n’a été enregistré.

Alors que le mouvement contre la réforme des retraites ne faiblit pas en France, le gouvernement ne semble pas décider à céder et n’a pas su trouver de compromis avec les syndicats à ce jour. Une situation qualifiée par Jean-Luc Mélenchon de " crise démocratique " qui " peut tourner à la crise de régime ".
Maureen Décor, avec AFP.