L’Église orthodoxe grecque a dénoncé mercredi les " restrictions autoritaires " et " excessives " imposées selon elle par les autorités israéliennes pour la tenue de la célébration pascale dite du " feu sacré " à Jérusalem. Elle a appelé tous les chrétiens à braver l’interdit israélien et participer à ce rite millénaire, connu au Liban sous le nom de " Samedi des Lumières ".

Plusieurs milliers de fidèles participent chaque année, à la veille de la Pâque orthodoxe, à la cérémonie du " feu sacré " dans la basilique du Saint-Sépulcre, construite selon la tradition sur le site où les chrétiens situent l’épisode de la crucifixion de Jésus, de sa mise au tombeau et de sa résurrection. Elle est située dans la Vieille Ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël.

La police israélienne a annoncé des restrictions pour cette cérémonie devant se tenir samedi, notamment sur le nombre de fidèles pouvant accéder à l’intérieur de l’église, limité à 1.800.

Le père Mattheos Siopis a dénoncé mercredi devant des journalistes des " restrictions excessives " qui " limiteront l’accès des chrétiens à l’église du Saint-Sépulcre et à la cérémonie du feu sacré ".

Pendant la cérémonie, moment le plus important du christianisme oriental, des prêtres reçoivent miraculeusement, d’après eux, le feu sacré à l’intérieur de la tombe de Jésus, puis le transmettent, de cierge en cierge, aux fidèles réunis dans l’église puis à l’extérieur. La flamme est ensuite acheminée vers les Églises orthodoxes à l’étranger.

Ce rite millénaire, symbole d’éternité, de paix et de renouveau, est principalement célébré par des pèlerins, en majorité d’Europe orientale, mais aussi par la communauté palestinienne orthodoxe de Terre sainte.

La police israélienne a indiqué mercredi que ses restrictions avaient pour but d’assurer la sécurité. Citant une bousculade mortelle lors d’un pèlerinage juif en 2021 en Israël, un responsable de la police a dit ne pas vouloir " répéter cette grave expérience ".

L’an passé, des échauffourées avaient éclaté entre des fidèles et la police qui avait placé des barrières dans le quartier chrétien de la Vieille Ville, une mesure vivement dénoncée par le patriarcat orthodoxe.

Roger Barake, avec AFP