Septième jour d’affrontements au Soudan, alors que les appels au cessez-le-feu à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr s’étaient multipliés. Les deux camps se sont mutuellement accusés d’avoir brisé la trêve de l’Aid-el-Fitr. Selon le dernier bilan de l’OMS, près de 413 morts sont à déplorer depuis le début des hostilités. 

Les combats sont entrés samedi dans leur deuxième semaine au Soudan où les violents affrontements entre l’armée régulière et les paramilitaires ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, les multiples appels au cessez-le feu ayant été ignorés.

Dans la nuit, les fortes explosions qui avaient secoué la capitale Khartoum ces derniers jours ont diminué, mais dès le matin, les échangés de tirs ont repris, selon des témoins.

À l’issue du septième jour d’affrontements qui ont fait 413 morts et 3.551 blessés, le monde avait plaidé pour une trêve à l’occasion de l’Aïd el-Fitr (AFP)

Les violences ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane , dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo , qui commande les Forces de soutien rapide (RSF), des paramlitaires redoutés. Les deux généraux avaient pris le pouvoir lors du coup d’Etat, mais ils se sont ensuite affrontés dans une lutte de pouvoir acharnée.

L’armée a annoncé vendredi avoir " accepté un cessez-le-feu de trois jours " pour la fête de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré du jeûne musulman. Auparavant, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avaient appelé à un cessez-le-feu.

Le général Daglo a indiqué dans un communiqué avoir " discuté de la crise actuelle " avec M. Guterres, notamment une " trêve humanitaire, des passages sûrs et la protection des travailleurs humanitaires ". Les deux précédents cessez-le-feu de 24 heures annoncés en début de semaine ont également été ignorés.

Un bilan publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 413 morts et 3.551 blessées dans les combats.

La violence pourrait plonger encore des millions de personnes dans la faim au Soudan, où 15 millions de personnes, soit un tiers de la population, ont besoin d’aide, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Sami Erchoff avec AFP