L’Azerbaïdjan a annoncé la mise en place d’un premier checkpoint à l’entrée du corridor de Latchine, seule route reliant l’Arménie à la région du Nagorny Karabakh. Cette décision a été qualifiée d' "inacceptable " par Erevan et constitue une première depuis la guerre de 2020 entre les deux pays.

L’Azerbaïdjan a annoncé dimanche avoir installé un premier checkpoint à l’entrée du corridor de Latchine, seul axe routier reliant l’Arménie à la région disputée du Nagorny Karabakh, une décision " inacceptable " pour Erevan.

" A partir de 12H00 (08H00 GMT) le 23 avril, un poste de frontière a été installé (…) sur le territoire souverain de l’Azerbaïdjan, à l’entrée de la route Latchine-Khankendi ", ont annoncé les gardes-frontières azerbaïdjanais dans un communiqué, disant avoir agi " en réponse " à une décision similaire prise samedi par Erevan.

Une telle mesure, une première depuis la courte guerre qui a opposé en 2020 l’Azerbaïdjan et l’Arménie, a également été mise en place " pour empêcher le transport illégal de main-d’oeuvre, d’armes et de mines depuis le territoire de l’Arménie pour les formations illégales de bandits arméniens sur le territoire de l’Azerbaïdjan ", ont-ils précisé.

" Le 22 avril, des caméras de surveillance du ministère de la Défense ont enregistré l’entrée sur le territoire azerbaïdjanais de deux conteneurs à des fins militaires et d’un convoi de véhicules militaires arméniens, contrairement à la déclaration trilatérale et aux normes et principes du droit international ", a appuyé la diplomatie azerbaïdjanaise dans un communiqué, dénonçant " des provocations " de la part d’Erevan.

Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a fait valoir que l’installation d’un checkpoint " servira à la transparence sur les mouvements (…), à l’Etat de droit, et ainsi, à assurer la sécurité et la sûreté des mouvements ".

Selon les gardes-frontières azerbaïdjanais, la force de maintien de la paix russe, déployée dans la région, et " le centre de surveillance russo-turc " ont été " informés " d’une telle décision.

Dans un communiqué, le ministère arménien des Affaires étrangères a dénoncé " une nouvelle provocation " avec " des prétextes faux et sans fondement ".

Depuis plusieurs mois, l’Arménie met également en garde sur une " crise humanitaire " au Karabakh du fait d’un blocus azerbaïdjanais – que Bakou nie – dans la zone du corridor de Latchine qui a provoqué des pénuries de médicaments et de nourriture et des coupures d’électricité.

Sami Erchoff avec AFP