À trois semaines des élections, la Turquie a procédé à l’arrestation d’au moins 110 personnes majoritairement kurdes dans le cadre d’une opération " anti-terroriste ". L’opposition a dénoncé une " tentative d’intimidation " contre les électeurs kurdes.

Au moins 110 personnes ont été arrêtées mardi en Turquie dans le cadre d’une opération " anti-terroriste " visant le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et dénoncée comme une " tentative d’intimidation " à trois semaines des élections.

L’opération menée simultanément par la police dans vingt-et-une provinces du pays, dont celle de Diyarbakir (sud-est) à majorité kurde, est inédite par son ampleur, selon l’Association du barreau de Diyarbakir contactée par l’AFP.

L’Association estime que " le nombre total d’interpellations pourrait atteindre 150 ", dont au moins " une vingtaine d’avocats, cinq journalistes, trois acteurs de théâtre et un politicien ", a-t-elle détaillé.

Les avocats sont interdits de tout contact avec leurs clients pendant 24 heures, a précisé l’Association.

Le président de l’Association du barreau de Diyarbakir, Nahit Eren, a dénoncé dans un communiqué " une tentative d’intimidation des électeurs kurdes ".

" Nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit d’une opération indépendante déconnectée de l’agenda politique du pays. L’opération semble être une intimidation des électeurs kurdes " a-t-il affirmé.

Selon la chaîne de télévision publique TRT, les personnes arrêtées sont suspectées d’avoir financé le PKK, classé par Ankara et ses alliés occidentaux comme organisation terroriste et interdit dans le pays, ou d’avoir recruté de nouveaux membres.

Des suspects auraient transféré de l’argent au PKK par l’intermédiaire de sociétés opérant depuis des municipalités gérées par le principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP), affirme TRT.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP