Dix jours après le début des combats qui ont fait plus de 459 morts et plus de 4.000 blessés selon l’ONU, le cessez-le-feu de 72 heures conclu entre belligérants au Soudan sous l’égide des États-Unis est partiellement respecté mardi à Khartoum.  Profitant de cette potentielle accalmie, jusqu’à 270.000 personnes pourraient encore fuir au Tchad et au Soudan du Sud voisins. 

Le cessez-le-feu de 72 heures conclu entre belligérants au Soudan sous l’égide des États-Unis est partiellement respecté mardi à Khartoum, tandis que les pays étrangers accélèrent les efforts pour évacuer leurs ressortissants de ce pays d’Afrique du Nord-Est en plein chaos.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète d’un risque biologique " énorme " après la prise " par l’une des parties combattantes " d’un " laboratoire public de santé " de la capitale, qui renferme des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite.

Dix jours après le début des combats qui ont fait plus de 459 morts et plus de 4.000 blessés selon l’ONU, l’armée a visé mardi les positions des paramilitaires avec ses avions dans les banlieues de Khartoum et ces derniers ont répondu par des rafales de mitrailleuse lourde, ont rapporté des témoins à l’AFP.

Comme à chaque annonce de trêve, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane, se sont mutuellement accusés de la violer.

Il est impossible dans l’immédiat de savoir si les violents combats qui font rage dans la vaste région du Darfour (ouest) depuis le début des hostilités le 15 avril avaient baissé en intensité.

" Après d’intenses négociations ", l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) " ont accepté un cessez-le-feu dans tout le pays ", a affirmé le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, peu avant l’entrée en vigueur de la trêve à minuit (22H00 GMT lundi).

Profitant de cette potentielle accalmie, jusqu’à 270.000 personnes pourraient encore fuir au Tchad et au Soudan du Sud voisins, a alerté mardi l’ONU.

Plus de 1.000 ressortissants de l’UE ont pu partir, la France annonçant mardi avoir évacué 538 personnes parmi lesquelles 209 Français. L’Ukraine a elle pu faire sortir du pays 138 personnes dont 87 de ses ressortissants.

Tokyo a dit de son côté avoir évacué " tous les Japonais qui se trouvaient à Khartoum " et désiraient partir.

Environ 700 employés internationaux de l’ONU, d’ONG et d’ambassades " ont été évacués vers Port-Soudan ", a indiqué l’ONU.

Cinq humanitaires ont été tués dans les combats au Soudan où des dizaines d’employés humanitaires ont été évacués vers le Tchad depuis le Darfour.

Sami Erchoff avec AFP