À Khartoum, les combats continuent entre l’armée soudanaise et les paramilitaires. Ce samedi 29 avril, le pays entre dans la troisième semaine d’affrontements sanglants, qui ont déjà fait au moins 512 morts et 4.193 blessés. Les deux camps ne parviennent pas à trouver un accord malgré les appels récurrents de la communauté internationale à un cessez-le-feu.

Des bombardiers au-dessus de Khartoum samedi ont essuyé des tirs nourris alors que les combats acharnés entre l’armée soudanaise et les paramilitaires entrent dans leur troisième semaine, en dépit d’une nouvelle trêve et des efforts de la communauté internationale.


Le Soudan est plongé dans le chaos depuis l’éclatement le 15 avril d’une sanglante lutte de pouvoir entre le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, dit " Hemedti ", à la tête des Forces de soutien rapide (FSR).

Malgré une prolongation du cessez-le-feu pour trois jours conclue jeudi sous l’égide des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, l’Union africaine et l’ONU, les violences n’ont pas cessé dans la capitale et d’autres régions, chaque camp s’accusant de ces violations.

Les combats depuis le 15 avril ont fait au moins 512 morts et 4.193 blessés, selon des statistiques officielles, qui seraient largement sous-évaluées.

Quelque 75.000 personnes qui souffrent de pénuries généralisées, notamment d’électricité, d’eau et de nourriture, ont été déplacées en raison des combats, particulièrement violents dans la région instable du Darfour, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.

Des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les Etats voisins incluant l’Egypte, l’Ethiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers procèdent à des évacuations massives de leurs ressortissants.

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) estime que des millions de personnes supplémentaires pourraient être confrontées à la faim dans l’un des pays les plus pauvres au monde, où un tiers des 45 millions d’habitants avaient déjà besoin d’aide alimentaire avant cette guerre.

Maureen Décor, avec AFP