L’ancien président des États-Unis Donald Trump a été déclaré mardi responsable d' "agression sexuelle " par un tribunal civil de New York qui devait déterminer s’il avait commis un viol en 1996 sur une ancienne journaliste, qui l’accusait aussi de diffamation.

L’ancien président des États-Unis Donald Trump a été déclaré mardi responsable d' "agression sexuelle " d’une femme en 1996 par un tribunal civil de New York et devra lui verser cinq millions de dollars de dommages-intérêts.

Les neufs jurés, unanimes, ont déterminé que M. Trump n’était pas responsable d’un " viol " comme l’en accusait l’ancienne chroniqueuse de presse E. Jean Carroll, selon un journaliste de l’AFP présent dans la salle d’audience du tribunal fédéral civil de Manhattan.

Le jury a également décidé que M. Trump devait lui verser cinq millions de dollars de dommages-intérêts pour cette agression sexuelle dans un grand magasin de New York en 1996 et pour diffamation à partir de la révélation des faits par Mme Carroll en 2019.

" Ce verdict est une honte ", a aussitôt dénoncé sur son réseau social Truth Social l’ancien président américain. Son équipe de campagne a déclaré dans un communiqué qu’il comptait faire appel de la décision.

Sa plaignante, Mme Carroll, 79 ans, était très émue et a serré dans ses bras plusieurs de ses avocats et son entourage qui avaient les larmes aux yeux. Elle a quitté, souriante, sous ses lunettes de soleil, le palais de justice de Manhattan sans faire de déclaration et accompagnée de sa fidèle avocate Roberta Kaplan.

D’après Me Kaplan, l’ancien président américain aurait agi à chaque fois selon le même " modus operandi ", celui qu’il décrit lui-même dans une vidéo devenue célèbre, où on l’entend en 2005 se vanter d’embrasser et toucher les femmes à sa guise.

Le procès au civil a duré deux semaines et Donald Trump n’est pas venu témoigner devant le tribunal fédéral de Manhattan, présidé par le juge Lewis Kaplan. L’ancien locataire de la Maison Blanche (2017-2021), qui compte la reconquérir en 2024, a toujours nié les faits.

E. Jean Carroll avait fait ses premières révélations en 2019 dans un livre, où elle accusait pour la première fois Donald Trump, alors président des Etats-Unis. Elle avait dans un premier temps déposé plainte pour diffamation, car il l’avait accusé de mentir pour faire vendre son ouvrage.

Puis, en novembre dernier, elle a intenté un procès pour viol, grâce à une nouvelle loi de l’Etat de New York permettant aux victimes présumées d’agir en justice au civil même pour des faits potentiellement prescrits.

Roger Barake, avec AFP