Les premières estimations commencent à tomber concernant le scrutin du dimanche 14 mai en Turquie. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son opposant Kemal Kiliçdaroglu revendiquent tous deux l’avantage. Selon l’opposition, le parti présidentiel chercherait à contester chaque vote.

La Turquie, qui s’est massivement pressée aux urnes dimanche, est suspendue en début de soirée à la bataille de chiffres engagée entre le président Recep Tayyip Erdogan, donné en tête par les médias officiels, et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu qui revendique une légère avance.Le chef de l’Etat de 69 ans obtiendrait la majorité dès le premier tour avec plus de 52 % des voix contre moins de 41% à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à en croire les chiffres donnés par l’agence étatique Anadolu, susceptibles d’évoluer fortement.L’opposition a immédiatement dénoncé ces résultats.
Le maire du district de Cankaya à Ankara – le plus grand de la capitale turque et un bastion de l’opposition – a déclaré que l’AKP contestait " presque toutes les urnes ", retardant ainsi la présentation des résultats dans une région où M. Kilicdaroglu était censé obtenir de bons résultats.

Toute la journée, de 08H00 (05H00 GMT) et jusqu’à la dernière minute – 17H00 (14H00 GMT) – les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote.

Le taux de participation, apparemment élevé, n’a toujours pas été dévoilé.

En jeu: le choix du treizième président de la République turque, qui fête son premier siècle, et l’avenir du chef de l’État qui espère se maintenir au pouvoir à l’issue de ce scrutin que les sondages avaient prédit serré.

Le vainqueur doit obtenir une majorité de 50% des voix plus une, sous peine d’un second tour le 28 mai – date anniversaire symbolique du plus grand mouvement de contestation populaire qui a secoué le pouvoir en 2003.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au Parlement monocaméral à Ankara.

En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’État l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Un ballotage constituerait déjà pour lui un revers.

Malo Pinatel, avec AFP