L’Arménie a réitéré son appel à la Cour internationale de Justice (CIJ) d’exiger la fin d’un barrage routier azerbaïdjanais sur la route qui la relie au Haut-Karabakh. 

L’Arménie a demandé mercredi à la Cour internationale de Justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, d’enjoindre à l’Azerbaïdjan de retirer " tout personnel " déployé sur ou le long d’une route vitale dans l’enclave disputée du Nagorny Karabakh depuis le 23 avril.

L’Azerbaïdjan a installé ce jour-là un barrage routier à l’entrée du corridor de Latchine, le seul axe routier reliant l’Arménie à la région séparatiste. Avant cela, Erevan accusait déjà Bakou de bloquer cette route vitale depuis près de six mois.

La CIJ avait déjà ordonné le 22 février à l’Azerbaïdjan d’assurer la libre circulation sur cet axe routier vital pour l’approvisionnement de la population au Nagorny-Karabakh, une région majoritairement peuplée d’Arméniens ayant fait sécession de Bakou avec l’aide d’Erevan.

L’Arménie demande à la CIJ d’enjoindre à Bakou de " procéder au retrait de tout personnel déployé sur le corridor de Latchine ou le long de celui-ci depuis le 23 avril 2023 ", selon un communiqué de la juridiction.

Erevan demande également à la CIJ qu’elle enjoigne à l’Azerbaïdjan de " s’abstenir de déployer tout personnel sur le corridor ou le long de celui-ci ".

L’installation de ce barrage routier par Bakou en avril a représenté une aggravation des tensions déjà très fortes entre les deux ex-républiques soviétiques, au contentieux vieux de plus de 30 ans et qui se sont affrontés lors de deux guerres, au début des années 1990 et en 2020.

La Russie a parrainé un accord de cessez-le-feu qui a mis fin aux hostilités en 2020 et a déployé sur place des soldats de la paix.

L’armée arménienne a annoncé la semaine dernière la mort d’un soldat blessé par des tirs des forces azerbaïdjanaises. Un militaire arménien et un militaire azerbaïdjanais ont été tués la semaine précédente dans d’autres affrontements.

Les anciennes républiques soviétiques ont toutes deux fait appel à la CIJ, qui siège à La Haye, pour que celle-ci intervienne dans le conflit.

La juridiction a sommé en décembre 2021 les deux pays d’arrêter la haine raciale et d’éviter d’aggraver leur différend.

La CIJ tranche les différends entre États. Ses décisions sont sans appel, mais elle n’a pas de pouvoir pour les faire appliquer.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP