En plein contexte de réchauffement diplomatique au Moyen-Orient, l’Irak a présenté samedi un ambitieux projet de construction d’une route et d’une voie ferrée reliant le Golfe à la Turquie.

Désireuse de trouver sa placer sur la route des transports mondiaux après plusieurs décennies de conflits, l’Irak a présenté samedi un ambitieux projet de construction d’une route et d’une voie ferrée reliant le Golfe à la Turquie.

Le projet, évalué à 17 milliards de dollars par le gouvernement irakien, en est au stade embryonnaire: le premier coup de pelle de ce corridor de 1.200 km n’a pas encore été donné.

(Source: Azad Iran/Twitter)
(Source: Azad Iran/Twitter)

Selon le souhait de Bagdad, la route et le chemin de fer devront être réalisés en coopération avec des pays de la région — le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, la Syrie, Oman, la Jordanie, la Turquie, l’Iran et l’Arabie saoudite — dont des représentants étaient invités samedi à la présentation de cette " Route du développement " dans la capitale irakienne.

" La Route du développement va doper l’interdépendance entre les pays de la région ", a assuré dans son intervention l’ambassadeur turc à Bagdad, Ali Riza Güney.

Le corridor routier et ferroviaire en projet doit permettre à l’Irak de capitaliser sur sa position géographique et faire de ce pays une charnière du transport de marchandises et de personnes entre le Golfe et la Turquie, puis l’Europe.

De grands travaux sont déjà en cours pour développer les capacités du port commercial et industriel de Fao, sur les rives du Golfe, où les marchandises seront déchargées avant d’emprunter la nouvelle route ou le rail.

(Source: Saida Zahidova/Twitter)

Mais Zyad al-Hachémi, consultant irakien en transport international, s’interroge sur la viabilité du projet irakien, pointant son manque de " fluidité ".

" Les clients préfèrent transporter leurs marchandises directement d’Asie vers l’Europe sans passer par un processus de chargement et déchargement ", entre les porte-conteneurs et la route ou le rail, dit-il.

Le transport est l’un des secteurs-clefs de l’économie mondiale. Et bien d’autres projets colossaux mettent, eux aussi, les flux au cœur de leur ambition, à l’image des " Nouvelles routes de la soie ", lancées en 2013 par le président chinois Xi Jinping.

Officiellement appelé " la Ceinture et la Route ", ce projet qui rassemble 130 pays vise à développer les infrastructures terrestres et maritimes pour mieux relier la Chine à l’Asie, l’Europe et l’Afrique.

Maïssa Ben Fares, avec AFP

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