Des préfabriqués ont été installés sur le terrain d’une ancienne colonie juive en Cisjordanie occupée, attirant une attention internationale. Des jeunes hommes, protégés par l’armée israélienne, ont érigé des blocs de préfabriqués à Homesh, une colonie détruite en 2005.

Des Israéliens ont érigé lundi des préfabriqués sur le terrain d’une ancienne colonie juive emblématique de Cisjordanie occupée, objet d’une attention internationale depuis plusieurs semaines, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Sous forte protection de l’armée israélienne, une vingtaine de jeunes hommes portant la kippa ont participé à ces travaux à Homesh, une des quatre colonies de Cisjordanie détruites par Israël en 2005, dans le cadre de son plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza et d’une zone du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.

Trois blocs de préfabriqués ont ainsi été placés lundi, sur les hauteurs d’une colline aride où un groupe de colons installait depuis des années des tentes sur place, régulièrement détruites par l’armée israélienne.

Commentant ces travaux, le ministre de la Sécurité publique Itamar ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et partisan résolu de la colonisation juive en Cisjordanie, et en particulier de la reconstruction de Homesh, a salué un " moment historique et émouvant ", selon un communiqué de son bureau.

En mars, le mouvement des colons a remporté une importante victoire au Parlement israélien avec l’adoption d’une loi annulant l’interdiction faite aux Israéliens de se rendre dans la zone de Homesh et des autres colonies évacuées par Israël en 2005.

Les États-Unis avaient affirmé au lendemain du vote être " extrêmement préoccupés " par cette décision, à leurs yeux " provocante ".

Tout en jugeant que les députés avaient annulé " une loi discriminatoire et humiliante qui interdisait aux Juifs de vivre dans des zones [faisant partie] de [leur] patrie historique ", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait alors assuré que son gouvernement n’avait " aucune intention d’établir de nouvelles communautés [juives] dans ces zones ".

Toute l’entreprise de colonisation israélienne en Cisjordanie, occupée depuis 1967 par Israël, est jugée illégale au regard du droit international par l’ONU.

Interrogés par l’AFP, l’armée et le ministère de la Défense n’ont pas communiqué sur ces nouvelles constructions, alors que les médias locaux affirmaient que le ministre de la Défense Yoav Gallant avait autorisé l’installation de ces préfabriqués.

Shlomo Neeman, le président du Conseil de Yesha, un des principaux organismes représentant les colons de Cisjordanie s’est félicité dans un communiqué de cette décision " historique ".

Les colons d’extrême droite ont fait de ce lieu un symbole de leur combat et installé depuis des années sur place une " yeshiva " (institut d’études talmudique), évacuée des dizaines de fois par les forces de l’ordre.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP