Pour la première fois, la Chine a envoyé un civil dans l’espace vers sa station spatiale Tiangong. L’objectif est de renforcer ses connaissances en matières de vol habité, afin de pouvoir atteindre la Lune d’ici à 2030.

La Chine a envoyé mardi vers sa station spatiale Tiangong trois nouveaux astronautes, dont pour la première fois un civil, avec l’ambition de renforcer ses connaissances en matière de vol habité face aux Américains et Russes.

Une expérience précieuse pour le géant asiatique, qui a réaffirmé lundi vouloir envoyer un Chinois sur la Lune d’ici à 2030, grand objectif d’un programme spatial qui progresse avec régularité depuis plusieurs décennies.

Le trio de la mission Shenzhou-16 a décollé à bord d’une fusée Longue-Marche 2F à 09H31 locales (01H31 GMT) du centre de lancement de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest), selon des journalistes de l’AFP sur place.

Le lancement a été un " succès total " et les " astronautes sont en bonne forme ", a déclaré Zou Lipeng, directeur du centre de lancement.

Des dizaines d’employés du programme spatial, dont beaucoup vivent à l’année sur l’immense site spatial, ont assisté au décollage et pris des selfies avec l’imposante fusée à l’arrière-plan.

Des enfants jouaient en attendant le départ de l’engin quand certains agitaient des drapeaux chinois, juchés sur les épaules de leurs parents.

Des spectateurs ont poussé un grand " waouh " d’émerveillement et crié " bonne chance ", faisant signe à la fusée qui décollait en laissant échapper un nuage de fumée ocre.

Commandant de la mission, le vétéran Jing Haipeng (56 ans), dont c’est le quatrième vol spatial, est accompagné de l’ingénieur Zhu Yangzhu (36 ans) et de Gui Haichao (36 ans), professeur et premier civil chinois dans l’espace.

Spécialiste des sciences et de l’ingénierie spatiale, ce dernier sera plus particulièrement chargé des expériences à bord de la station. Il n’est pas issu des forces armées comme c’était systématiquement le cas jusqu’à présent.

Leur séjour sur Tiangong (" Palais céleste ") doit durer six mois.

Ils y retrouveront leurs trois collègues de la mission précédente, Shenzhou-15, qui y sont depuis déjà six mois et qui redescendront sur Terre d’ici quelques jours.

" Ce qu’il y a de significatif " dans cette mission, c’est justement " qu’il n’y a rien de significatif " parce que le programme habité chinois entre désormais dans un temps plus long, souligne Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique, aux États-Unis.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP