Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a confirmé sa présence à l’investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan, prévue samedi 3 juin. Constituant une première, ce déplacement illustre une volonté d’apaisement, les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian assistera à l’investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan samedi, a annoncé vendredi son cabinet, malgré les tensions historiques entre les deux Etats.

" L’Arménie a reçu une invitation à assister à la cérémonie d’investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan ", a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que " le Premier ministre Nikol Pachinian se rendra à Ankara le 3 juin pour assister à la cérémonie ".

L’Arménie et la Turquie n’ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990.

Leurs relations sont empoisonnées par les massacres d’Arméniens commis lors de la Première guerre mondiale dans l’Empire ottoman, ancêtre de la Turquie, ce qu’Erevan et de nombreux pays considèrent comme un " génocide ", un terme qu’Ankara rejette.

La Turquie est aussi le principal soutien de l’Azerbaïdjan, le rival historique de l’Arménie. Bakou et Erevan ont mené deux guerres pour le contrôle de l’enclave du Nagorny Karabakh, l’une à la chute de l’URSS dans les années 1990 et l’autre en 2020.

En décembre 2021, l’Arménie et la Turquie ont nommé des émissaires afin de normaliser leurs relations, une volonté que les deux pays avaient déjà affiché en 2009 en signant un accord en ce sens.

L’Arménie n’avait cependant jamais ratifié cet accord et s’était retirée du processus en 2018.

Malo Pinatel, avec AFP