Recep Tayyip Erdogan, chef de l’État turc, 69 ans dont vingt au pouvoir, réélu le 28 mai avec 52 % des suffrages, a prêté serment samedi devant le Parlement sous les applaudissements de son camp.

Recep Tayyip Erdogan, reconduit dimanche à la tête de la Turquie, a prêté serment samedi à Ankara pour un nouveau mandat de cinq ans. Dans la soirée, après le dîner de gala en présence de près de 80 chefs d’Etat et de gouvernement étrangers, M. Erdogan a aussi annoncé la formation de son nouveau cabinet, une annonce très attendue.

Ce nouveau gouvernement se réunira mardi pour la première fois, avait il annoncé précédemment.

Comme attendu, c’est un expert reconnu, Mehmet Simsek, ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l’Économie (jusqu’en 2018) qui reprend les rênes de l’Économie, l’une des priorités pour le pays.

Le nom de M. Simsek, 56 ans, circulait avec insistance : ancien économiste à la banque américaine Merrill Lynch, il sera chargé de rétablir un peu d’orthodoxie dans la politique financière du pays afin de ramener la confiance des investisseurs.

Les principaux ministères régaliens sont également renouvelés: ainsi, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le service des renseignements turcs, prend la tête des Affaires étrangères en remplacement de Mevlut Cavusoglu.

À la Défense, Yasar Güler, chef d’état-major des Armées succède à Hulusi Akar, ancien chef d’état-major qui occupait ce ministère depuis juillet 2018.

M.Akar était considéré comme l’artisan de la résistance au putsch raté de juillet 2016.

Seuls deux ministres, la Santé et la Culture, sont maintenus à leur poste.

Selon les médias turcs, vingt chefs d’État et quarante-cinq ministres étrangers ont assisté aux cérémonies qui se sont achevées par un dîner au gigantesque palais présidentiel bâti par le chef de l’État sur une colline à l’écart du centre de la capitale.

Parmi eux, le président d’Azerbaïdjan Ilham Aliev, proche allié de M. Erdogan, et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection après vingt ans de pouvoir. Le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati devait lui aussi assister à la cérémonie.

Mais surtout, c’est l’annonce de la présence du Premier ministre arménien Nikol Pachinian qui interpelle. Sa venue s’inscrit dans un contexte de négociations pour résoudre le conflit avec l’Azerbaïdjan de M. Aliev.

Également notables, la présence du chef de l’État vénézuélien Nicolas Maduro, et celle de nombreux chefs d’État africains – Congo, Rwanda, Somalie, Afrique du Sud, Algérie – témoignant de la diplomatie active d’Ankara sur le continent.

Malo Pinatel, avec AFP