L’assemblée de Californie a adopté, jeudi 1ᵉʳ juin, une législation forçant les géants des réseaux sociaux à rémunérer les médias pour le contenu partagé sur leurs plateformes. Cette loi s’inscrit dans le cadre d’une tendance mondiale visant à encadrer la diffusion de l’information sur ce type de plateforme.

L’assemblée de Californie a adopté un texte contraignant les grands réseaux sociaux à payer aux médias d’information en échange du contenu partagé sur leurs plateformes, malgré la menace de Meta de se passer purement et simplement de ces articles, photos et vidéos.

Votée à une large majorité jeudi, la proposition de loi, soumise par des élus démocrates et républicains et destinée à soutenir le journalisme local, est désormais examinée au Sénat de l’État.

Intitulée " loi de préservation du journalisme en Californie ", elle fixe plusieurs critères qui limitent son application à un petit nombre de plateformes puissantes, parmi lesquelles Facebook et Instagram.

Elle prévoit un dispositif d’arbitrage qui définirait un pourcentage des revenus publicitaires générés par le réseau social à reverser aux producteurs de contenu journalistique en ligne.

En 2021, Facebook avait brièvement bloqué les articles de presse sur son site en Australie après le vote d’une loi similaire, avant que la filiale de Meta et Google n’acceptent de passer des accords avec les éditeurs de presse et de les rémunérer.

Un texte équivalent est en cours d’examen au Parlement canadien. Là encore, Meta a menacé d’écarter tous les liens vers du contenu journalistique si la loi était adoptée.

En France, un accord a été conclu en 2022 entre Google, éditeurs et agences de presse pour permettre que les contenus d’information s’affichant dans les résultats du célèbre moteur de recherche et sur d’autres services fassent l’objet d’une rémunération.

Le texte examiné en Californie prévoit qu’au moins 70% des revenus perçus par les éditeurs soient consacrés aux rédactions.

La menace de Meta est " anti-démocratique et indigne ", ont réagi, dans un communiqué, l’association américaine des éditeurs de presse, la News/Media Alliance, ainsi que ses équivalents pour les éditeurs californiens.

Malo Pinatel, avec AFP