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La guerre de la Russie contre l’Ukraine redéfinit une bipolarité mondiale non déclarée et déséquilibrée. Dans ce contexte, nous retrouvons l’alliance des États-Unis et de l’Union européenne, d’une part, et de l’autre les BRICS (qui regroupant la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud). Cette guerre pose alors la question suivante: le monde est-il confronté à un conflit d’identités ou à un conflit de pouvoir ?

La réponse à cette problématique n’est pas tranchée et ne pourrait l’être. Dans le conflit d’identités, il semble clair que certains souhaitent raviver le concept de l’Orient et de l’Occident sur base d’un nouveau système de valeurs, d’une part, et d’un nouveau système d’intérêts, de l’autre. Quant au conflit de pouvoir, il utilise insidieusement à la fois le système de valeurs et celui des intérêts.

Dans le conflit d’identités, la Russie et ses alliés cherchent, de manière directe ou par procuration, à rétablir leur présence politique, économique, culturelle et militaire, arguant du fait qu’ils font face à la suprématie américaine et européenne. Parallèlement, dans le conflit de pouvoir, les États-Unis et leurs alliés cherchent à affirmer que l’ère des dictatures et des théocraties est bel et bien révolue.

Ce contexte serait-il un signe de transition vers une redéfinition des identités nationales et transfrontalières? Ou bien est-ce une impulsion vers la mise en place d’une nouvelle donne dans les relations internationales?

Ces deux questions posent certainement un dilemme complexe quant aux forces capables de réguler le rythme des conflits d’identités et de pouvoir, respectivement, à supposer que le pouvoir dans chaque camp monopolise les choix de confrontation et les voies de négociation.

Il est urgent de rétablir la conviction qu’un lien constructif est nécessaire entre la signification des identités nationales ou régionales et internationales, d’une part, et la signification de l’exercice du pouvoir pour le bien commun, d’autre part. Là, ressort la priorité de discuter des fondements des relations internationales pour les cent prochaines années, sur base de l’amère expérience de l’Ukraine avec la Russie, et de la tension émergente entre la Chine et les États-Unis à Taiwan.

Il reste à prendre en compte l’Iran et ses options impériales doublées d’une idéologie militariste, qui nécessitent une approche différente. Ce pays a ainsi imposé la violence comme voie de normalisation, quoique fragile, avec ceux qui prétendent faire face à sa stratégie putschiste dans le monde arabe et le Moyen-Orient, pour atteindre, par extension, la communauté internationale.

* Directeur exécutif du Civic Influence Hub (CIH) ; Expert en Politiques publiques.

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