Les fumées des quelque 400 brasiers canadiens touchent les États-Unis, où 100 millions d’Américains respirent un air de mauvaise qualité, alors que le Québec, durement frappé par des incendies historiques, attend avec impatience des renforts internationaux. 

Après les provinces canadiennes de l’Alberta et la Nouvelle-Ecosse, c’est au tour du Québec d’être frappé par des incendies " jamais vus ": plus de 150 feux sont actuellement actifs, dont près d’une centaine jugée hors de contrôle. Et aucune pluie importante n’est prévue avant lundi soir.

Ces incendies sont lourdement ressentis dans le nord-est des Etats-Unis. Cet événement est " un autre signe inquiétant de la manière dont la crise climatique affecte nos vies ", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre mercredi.

Cette image satellite de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) montre la fumée des incendies de forêts au Canada qui se dirige vers la côte est des États-Unis, le 7 juin 2023.

Le Québec a déployé des centaines de personnes sur le terrain. Avec l’aide internationale, notamment la centaine de pompiers provenant de France qui doivent arriver d’ici vendredi, la province espère augmenter ses effectifs à 1.200 personnes.

A New York, la statue de la Liberté et les gratte-ciel de Manhattan étaient enveloppés dans un brouillard orange et marron, tandis que les masques, vestiges du Covid, faisaient leur réapparition dans les rues.

La visibilité était tellement difficile que l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA) a ralenti le transport aérien et même cloué certains avions au sol dans la région.

Le gouvernement américain a également appelé ses concitoyens dont la santé est fragile à " prendre des précautions " face à la dégradation de la qualité de l’air.

Ces alertes concernent la majeure partie du nord-est des Etats-Unis, de Chicago au nord, jusqu’à Atlanta au sud.

Le Pont de Brooklyn est difficilement visible alors que la Grosse Pomme étouffe sous une épaisse fumée jaunâtre.

Plus de 20.000 Canadiens sont actuellement évacués à travers le pays, dont plus de la moitié au Québec où le gouvernement se prépare à en évacuer 4.000 supplémentaires.

La province francophone a recensé depuis le début de l’année 438 feux, contre 200 en moyenne à la même date au cours des dix dernières années.

La situation est aussi considérée comme exceptionnelle par les autorités en nombre d’hectares brûlés à cette époque de l’année. Le Canada dans son ensemble vit une année sans précédent: 2.293 incendies de forêt ont été recensés et environ 3,8 millions d’hectares ont été brûlés, soit un total bien supérieur à la moyenne des dernières décennies.

Le Canada qui, par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.

Roger Barake, avec AFP