Après cinq ans d’absence, Les États-Unis ont demandé officiellement à réintégrer l’Unesco, " un acte fort " salué par la directrice générale de l’organisation Audrey Azoulay.

Les États-Unis, sous la houlette du président Joe Biden, ont officiellement demandé à réintégrer l’Unesco quittée sous Donald Trump, a annoncé lundi la directrice générale de l’agence onusienne, Audrey Azoulay, saluant " un acte fort ".

L’acceptation du retour américain ne pourra se faire qu’après un vote à la majorité des autres États, attendu en juillet, conformément au règlement de l’Unesco.

La Chine, via son ambassadeur auprès de l’Unesco Yang Jin, a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à ce retour. " La Chine est prête à travailler avec tous les États membres, y compris les États-Unis ", a-t-il lancé, malgré les relations houleuses entre Pékin et Washington.

Cette décision américaine s’inscrit dans le contexte général de la rivalité de plus en plus forte entre les deux pays et alors que la Chine souhaite transformer l’ordre multilatéral international mis en place après la Deuxième Guerre mondiale, dont l’Unesco est une émanation.

Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient annoncé en octobre 2017 quitter l’Unesco dont ils avaient notamment dénoncé les " partis pris anti-israéliens persistants ". Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.

En mars, le secrétaire d’État Anthony Blinken avait toutefois estimé que l’absence américaine permettait à la Chine de peser davantage que les États-Unis sur les règles de l’intelligence artificielle (IA), quand l’Unesco a produit une recommandation sur l’éthique de l’IA dès 2021.

Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne pour la culture, l’éducation et les sciences, un énorme coup d’arrêt pour celle-ci, alors que les contributions américaines représentaient 22% de son budget.

La dette américaine auprès de l’Unesco, contractée entre 2011 et 2018, est aujourd’hui de 619 millions de dollars, soit davantage que le budget annuel de l’Unesco, évalué à 534 millions de dollars.

Les Etats-Unis avaient déjà quitté l’Unesco en 1984, sous Ronald Reagan, invoquant l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de cette organisation qu’ils avaient ensuite réintégrée en octobre 2003.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP