Des accusations de " torture " à l’encontre du régime de Bachar al-Assad ont conduit le Canada et les Pays-Bas à saisir la Cour internationale de justice (CIJ), lundi 12 juin. Les deux pays demandent à la juridiction d’ordonner à la Syrie des mesures d’urgence, comme la libération de prisonniers " détenus arbitrairement ".

Le Canada et les Pays-Bas ont saisi la Cour internationale de justice (CIJ) contre Damas pour des allégations de " torture ", a annoncé la Cour lundi, première affaire devant la plus haute juridiction de l’ONU sur la guerre civile en Syrie.

La CIJ, qui siège à La Haye, a déclaré dans un communiqué que les Néerlandais et les Canadiens accusent la Syrie d’avoir enfreint une convention de l’ONU contre " la torture et autres peines ou traitements cruels ", y compris " l’emploi d’armes chimiques ".

Les deux pays ont demandé à la juridiction d’ordonner à Damas des mesures d’urgence, notamment la libération des prisonniers " détenus arbitrairement " et d’autoriser l’accès aux centres de détention par des observateurs internationaux.

La Syrie n’a jamais été confrontée à des tribunaux internationaux pour la guerre qui a éclaté après que le président Bachar al-Assad a réprimé les manifestations pro-démocratie en 2011.

Parmi ces violations alléguées figurent " le recours à la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ", notamment des " traitements odieux infligés aux détenus (…), des disparitions forcées, des actes de violence sexuelle et à caractère sexiste et des violences infligées aux enfants ".

Les violations " comprennent aussi l’emploi d’armes chimiques, pratique particulièrement abjecte qui a été utilisée pour intimider et punir la population civile, et a causé un grand nombre de morts et de blessés, ainsi que des souffrances physiques et mentales aiguës ".

La Syrie a nié à plusieurs reprises avoir eu recours à l’utilisation d’armes chimiques, bien que l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques a constaté que l’armée syrienne les avait utilisées à plusieurs occasions contre ses propres citoyens.

Le Canada et les Pays-Bas ont aussi demandé à la Cour qu’elle intervienne pour mettre fin à la " détention arbitraire " de personnes et révéler les lieux de sépulture des personnes décédées.

Malo Pinatel, avec AFP